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Couleur Lauragais : les journaux

Balade en Lauragais Sud-Ouest

 

Le toponyme se décompose en bel et pech ; les deux viennent du languedocien et du latin. Bel signifie grand, beau (au sens du beau site) ; pech signifie colline, hauteur, synonyme de puy (Beaupuy, près de Toulouse) ou de Pog (le pog de Montségur). Belpech, c'est donc la belle colline, celle qui porte le vieux château et qui domine le village.

La ville était dominée au Moyen Âge par un château appelé le Castelas, construit au XIème siècle sur la colline "pech" dominant l'actuel village, et dont on peut encore voir les vestige de la porte de la tour principale. Le monastère de Notre Dame de Garnac (Garnicia) ou Vajal, fondé au XIIème siècle par une donation de Bertrand de Belpech, était situé au sud du château, quelques vestiges de ces murs et de l'église, sont encore visibles. La seigneurie de Belpech a appartenu : au XIème siècle, à Bertrand de Belpech ; au XIIIème siècle, à Raimond-Fort de Belpech ; au XIVème siècle à Galcerandum de Bellopodio ; au tout début du XVème siècle, à Sicard de Bellopodio ; en 1470 au chevalier Étienne de Roüaix.

L'église Saint Saturnin de Belpech
L'église Saint Saturnin de Belpech - crédit photo : Jean Odol

BELPECH
Née dans les collines du Lauragais, la Vixiège  se jette dans l’Hers vif en rive droite à Belpech
Née dans les collines du Lauragais, la Vixiège se jette dans
l'Hers vif en rive droite à Belpech - crédit photo : Couleur Média

 

En 1226, dans le contexte de la lutte contre l'hérésie cathare, Louis VIII s'arrêta à Belpech pour y recevoir l'hommage de Nunez Sanche, le comte de Roussillon, de Conflent et de Cerdagne. En 1630, la peste se déclara au village ; les habitants allèrent se réfugier dans les champs et y construisirent des cabanes dans lesquelles ils se retirèrent. La peste se déclara une nouvelle fois en août 1654 et dura jusqu'au mois de novembre suivant.

En 1835, la commune comptait 2452 habitants, elle était réputée pour ses fabriques de draps.

Le canton de Belpech compte 12 communes. Situé au confluent de la Vixiège et de l'Hers vif, Belpech est le petit centre d'une région historique, l'Agarnaguès. Mais en géographie, le canton fait partie de la Piège, une zone très boisée. Belpech possède de nombreux vestiges archéologiques très intéressants : un ancien village fortifié, des maisons à colombage présentant un double encorbellement du XIVème, la maison du cardinal Guillaume de Court Novel, ou Guglielmo Curti, le cardinal blanc (à cause de son habit) (né à Belpech en Languedoc-Roussillon, et mort le 12 juin 1361 à Avignon), un pont gallo-romain…

L'église Saint Saturnin actuelle, qui date du début du XIVème siècle, a remplacé un édifice roman plus ancien. On trouve, à l'intérieur, une belle série de stèles discoïdales. Le joyau est le célèbre portail roman, le plus complet et le plus beau du Lauragais.

C'est un "portail toulousain" sans tympan mais avec des voussures multiples, des ressauts correspondant aux ébrasements et des colonnes logées dans les ressauts (Voussures : arcs élementaires, au-dessus de la porte du portail roman. Ressaut : partie d'un mur qui fait saillie sur la ligne générale de la maçonnerie. Ebrasement : dans une fenêtre romane, depuis la nef, l'ouverture vers l'extérieur est plus petite que vers l'intérieur).

source : Jean Odol



La Ville de Mazères qui tiendrait son nom de son passé gallo-romain se situe aux portes de l'Ariège. Aujourd'hui encore celle qui fut la ville préférée du plus célèbre des Comtes de Foix, Gaston Fébus, garde les traces de son histoire mouvementée.

A la fin du XIIIème siècle, un contrat de paréage est signé entre le Comte de Foix, Roger IV et Adhémar, abbé du monastère de Boulbonne qui donnera son visage au Mazères actuel, sur la rive gauche de l'Hers. Le petit village se mue alors en une Bastide pourvue de beaux édifices civils, religieux ou militaires.

En prospérant grâce à la culture du pastel, la Ville développe de nombreuses activités artisanales au XIVème siècle en produisant la culture du lin, du chanvre et de la laine. L'activité textile prend son essor avec la multiplication des tisserands, teinturiers, drapiers et merciers, à tel point que la Bastide appartient aux centres de draperie les plus importants du Pays de Foix.
En 1390, Mazères possède deux moulins pasteliers et connaît grâce au pastel une grande prospérité de 1340 à 1440. Mais les guerres de religion rattrapent le destin de la prospère cité qui devient une forte citadelle protestante, siège de nombreux affrontements.

Quelques uns de ses joyaux : l'Hôtel d'Ardouin, véritable mémoire de la Ville abritant un musée retraçant son histoire depuis l'époque Mérovingienne, et le Domaine des Oiseaux, un espace exceptionnel tendant à la préservation de plusieurs espèces locales.

L'Hôtel d'Ardouin situé au coeur de la bastide et en bordure de l'Hers est classé Monument historique depuis 1955. Son jardin dessiné dans l'esprit Renaissance est encore à ce jour végétalisé avec des plantes médicinales, potagères et topiaires. L'édifice a quant à lui été construit en briques avec fenêtres à meneaux de pierre blanche. Une tour octogonale, à l'intérieur de laquelle un escalier à vis, en pierre, se terminant sous un dôme en briques supporté par des arcs, conduit jusqu'à une terrasse dont la plateforme domine la ville. L'un des joyaux de l'Hôtel d'Ardouin réside dans la vue qu'elle offre à ses visiteurs : les Pyrénées au sud et les côteaux du Lauragais au nord. Aujourd'hui, il abrite toute l'histoire de la Bastide de l'époque mérovingienne à nos jours. En effet, une nécropole mérovingienne a été mise au jour avec ses 350 sépultures alignées en rangées régulières sur 2000 m2. A l'époque mérovingienne, la population se faisait enterrer sur les bords de l'Hers, près du gué de Molandier, une commune voisine de l'Aude. Cette découverte va déterminer la création d'un centre d'interprétation dédié aux Mérovingiens au sein du Musée abrité par l'Hôtel d'Ardouin.

Construit à la fin du XVIème siècle par un riche marchand pastelier, l'Hôtel d'Ardouin abrite aujourd'hui toute l'histoire de la Bastide de l'époque mérovingienne à nos jours
Construit à la fin du XVIème siècle par un riche marchand pastelier, l'Hôtel d'Ardouin abrite aujourd'hui toute l'histoire de la Bastide de l'époque mérovingienne à nos jours - crédit photo : Mairie de Mazères

MAZERES
A l’intérieur de l'église de Mazères, on peut admirer le maitre autel, les stalles provenant de la deuxième abbaye de Boulbonne, au centre le siège abbatial aux armes de François Henri de Paule d’Ormesson (martelées à la révolution) et cinq grandes toiles peintes des XVIIIème et XIXème siècles.
A l'intérieur de l'église de Mazères, on peut admirer
le maitre autel, les stalles provenant de la deuxième abbaye de Boulbonne, au centre le siège abbatial
aux armes de François Henri de Paule d'Ormesson (martelées à la révolution) et cinq grandes toiles
peintes des XVIIIème et XIXème siècles.
crédit photo : Couleur Média

eglise de Bram
Le premier pont de Mazères a été construit en 1254,
il n'en reste plus à ce jour que des vestiges.
Un pont neuf sera ouvert à la circulation en 1882.
crédit photo : Couleur Média

Le domaine des Oiseaux : ce parc environnemental à vocation ornithologique est implanté aux portes de Mazères sur 80 hectares dont 30 hectares de plans d'eau. Aire de repos et de restauration sur le chemin de la migration, le domaine bénéficie d'un biotope privilégié pour la reproduction des espèces indigènes ornithologiques et terrestres. C'est un site exceptionnel d'observation de l'avifaune, à ce jour, on recense sur le domaine près de 240 espèces.

Source : Isabelle Barèges


Nailloux est une bastide, son plan a été tracé sur le sol avant de construire les maisons et les édifices comme l'église ou la halle. Ses rues sont bien droites, d'une largeur constante.

Nailloux a un passé cathare comme Gibel, le village voisin dont les habitants sont interrogés par l'Inquisition en 1245. En 1317 le Roi fonde la bastide de Montgeard très près de Nailloux pour la peupler avec des habitants venus du deuxième village. Mais ce plan fonctionne mal car Nailloux obtient en 1318 la création du quartier de la bastide à l'Est du fort. Grâce à son marché Nailloux l'emportera démographiquement sur Montgeard.

Visite guidée
Quatre parties sont à parcourir : d'abord le quartier du vieux fort avec la porte Nord, la place de l'église et l'église. Ce fort du XIIIème siècle est le coeur le plus ancien du village. Il était entouré non pas de murailles mais de simples fossés.
Deuxième partie, à l'Est du fort, le quartier d'extension avec la bastide de 1318 et ses quatre rues parallèles. La rue de la République était bordée par des moulins dont un avait six bras. Le quatrième quartier est celui du Laytié (la route de Villefranche). C'est un ancien village appelé Viviers, indépendant par rapport au vieux Nailloux. Jusqu'en 1789, Viviers appartenait aux Hospitaliers de Caignac et en 1792 il est rattaché à la commune de Nailloux.

L'église de Nailloux est un très bel édifice du XVIème siècle, une église du pastel avec à l'intérieur des panneaux d'albâtre, un autel en marbre de Caunes dont l'origine est l'abbaye de Boulbonne (Ordre de Citeaux) à Cintegabelle, des stalles remarquablement sculptées provenant de la même abbaye. La halle est entièrement en briques rouges (fin du XIXème siècle). Avec ses mesures, elle est le symbole de la puissance économique passée de Nailloux, centre commercial pour le blé de toute la contrée avec les exportations par le port de Gardouch. Jusqu'en 1940, en un bref raccourci, Nailloux, c'était la halle plus la route de Gardouch, poumon de la cité.

Le lac de Nailloux
l s'agit d'un petit lac à côté de Nailloux dont la fonction est très différente des grands réservoirs comme La Ganguise, Saint Ferréol ou encore Les Cammazes ; il joue cependant un rôle important dans le cadre d'un syndicat de communes (Nailloux) ; il est considéré comme une pièce fondamentale de l'environnement, du paysage ; une pièce d'eau est toujours agréable à admirer avec de nombreuses possibilités ; la pêche, le canot, la planche à voile, étudier la flore spéciale qui se développe sur les plages ou la faune des cols-verts ; l'eau attire les restaurants, les promeneurs, les VTT, les chevaux. C'est une très complète base de loisirs, un camping, des concours de pêche à la carpe se déroulent la nuit. En effet, cette retenue de 33 ha, et 10 m de profondeur, est un haut lieu de la pêche de nombreux carnassiers hantent ses eaux : brochets, sandres, black bass. Les poissons blancs : gardons, carpes, tanches, et ablettes, se trouvent également en grande quantité.

NAILLOUX
L'église Saint-Martin à Nailloux. Cet édifice du XVIe siècle présente des éléments remarquables tels que des sujets en albâtre du XVe siècle représentant la passion du Christ.
L'église Saint-Martin à Nailloux. Cet édifice du XVIe siècle présente des éléments remarquables tels que des sujets en albâtre du XVe siècle représentant la passion du Christ.

LAC DE NAILLOUX
Le lac de Nailloux et ses habitants ci-dessous - crédit photo : Couleur Média

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Nailloux aujourd'hui
L'histoire contemporaine de Nailloux depuis l'an 2000 est marquée par deux événements fondamentaux. D'une part de très nombreuses constructions de maisons modernes conduisent à une augmentation très forte de la population qui a doublé en dix ans et l'ouverture de nouveaux commerces. L'autre événement majeur est la construction d'une autoroute A 66 de Toulouse à Pamiers et au delà une voie rapide vers le tunnel du Puymorens et Barcelone, avec un échangeur pour Nailloux qui est maintenant en liaison directe avec le réseau routier européen. Une zone d'activités a également été créée, et l'ouverture en novembre 2011 du Village de Marques «Nailloux Outlet Village» a transformé radicalement l'activité économique de Nailloux et de nombreuses communes alentours.

source : Jean Odol


Villefranche de Lauragais est une ancienne bastide située sur l'hers-mort à 36 km au sud de Toulouse dans le Lauragais entre Atlantique et Méditerranée, près du Pas de Naurouze. Cette Bastide a été fondée au XIIIème siècle (vers 1270) par Alphonse de Poitiers, Comte de Toulouse. En 1280, Philippe le Bel lui accorde une nouvelle charte de privilèges. Elle sera dévastée en 1355 par les Anglais.
La bastide de Villefranche fondée sur un terroir propice à l'agriculture (céréales) et l'élevage (bovins ; porcins ; ovins ; volailles) prend son essor au XVIème siècle au détriment de sa voisine Avignonet Lauragais. Elle est une cité prospère du "Pays de Cocagne".
Quant aux rues longilignes, elles se croisent en angle droit en bordure de l'axe routier commercial, datant de son origine. Une venelle coupe-feu témoigne de son passé médiéval ainsi qu'un nom : place du Portail (ancienne porte d'Autan), preuve de ses défenses.

VILLEFRANCHE DE LAURAGAIS
Halle centrale de Villefranche de Lauragais
Halle centrale de Villefranche de Lauragais - crédit photo : Couleur Média

Villefranche avait une position commerciale qui perdure. C'est le roi Louis XIV qui autorisa, en 1668, l'ouverture d'un marché hebdomadaire fixé au vendredi et quatre foires annuelles (une par saison). Il y eut jusqu'à six places destinées aux échanges : foirail, marché aux porcs (Fontasse), aux ovins (jardin public), aux volailles, La Pradelle et la halle aux grains. L'hiver un marché au gras est ouvert avec ses foie gras, canards gras et autres chapons et cassoulet.
Ce que l'on peut y admirer : vestiges antiques en architecture civile, la halle centrale aux hautes arcades, quelques maisons à colombages et tourelles, des maisons du XVIIème siècle, des passages couverts ("canton merdou"), des maisons à fenêtres en demi-lune (anciennement des séchoirs à pastel), le château de Barelles, des pontets médiévaux, le moulin à eau de Barelles, l'église Notre-Dame de l'Assomption en briques rouges (édifiée en 1271 par Alphonse de Poitiers et Jeanne de Toulouse, fondateur de cette bastide et frère de Saint-Louis) et son clocher-mur à tourelles et à six baies de style gothique toulousain.

source : Odette Bedos

Couleur Lauragais n°174 - Juillet-Août 2015