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Abbaye-école de Sorèze : 13 siècles d'histoire au service du rayonnement culturel du Lauragais

"Je ne suis qu'un passeur", c'est ainsi que le Maire de Sorèze, Albert Mamy, qualifie les quarante années qu'il a consacrées à la conservation et à l'essor de l'un des joyaux du patrimoine régional : l'Abbaye-école de Sorèze. Dans ses murs se côtoient le passé et le présent alors que se profile un futur que l'on souhaite à la fois fidèle à l'histoire des lieux et résolument ancré dans son époque.

Chaque année, près de 150 000 visiteurs se pressent sur le site de l’Abbaye-école de Sorèze. Tourisme, culture et formation sont les trois piliers d’une stratégie de développement à la fois soucieuse de transmettre l’héritage historique du site et à l’écoute de son temps.
Chaque année, près de 150 000 visiteurs se pressent sur le site de
l'Abbaye-école de Sorèze. Tourisme, culture et formation sont les trois piliers
d'une stratégie de développement à la fois soucieuse de transmettre
l'héritage historique du site et à l'écoute de son temps.


C'est dans cette philosophie qu'Albert Mamy salue les efforts conjoints mis au service de la sauvegarde des lieux tout en soulignant les interrogations liées à son avenir. Pour l'heure, la fière Abbaye continue de participer au rayonnement culturel du Lauragais au-delà même des frontières régionales.

Sorèze d'hier …

L'Abbaye aux quatre fondations
En lieu et place de l'actuelle Abbaye, se sont succédés pas moins de quatre édifices dont les premières fondations datent du 8ème siècle, 753 plus exactement comme viennent de le confirmer de récentes fouilles. C'est Pépin le Bref qui fonda Notre-Dame de la Sagne, abbaye bénédictine ainsi nommée en raison de l'humidité de la zone. L'édifice religieux sera détruit par les Sarrasins puis reconstruit par le valeureux moine Walafride avant d'être à nouveau détruit au 10ème siècle par les Normands. De nouveau reconstruite, la "troisième abbaye" connaît une période de prospérité avant d'être rasée en même temps que le village pendant les guerres de religions qui marquèrent le 16ème siècle. Le siècle suivant, elle est reconstruite par les Bénédictins de Saint-Maur et nommée, comme un vœux pieu, Notre-Dame de la Paix…

Sorèze, siège d'une lutte d'influence
Afin de lutter contre l'influence protestante de l'Académie de Montauban, les moines bénédictins de Sorèze affûtent leurs armes : rhétorique, théologie et philosophie…. C'est une véritable lutte d'influence qui se livre, également à l'encontre de l'Académie protestante de Puylaurens et de Pierre Bayle qui, de son rocher ariégeois ou de sa chaire philosophique, jouit d'une aura considérable. A la fin du 17ème, Dom Jacques Hoddy commence à accueillir dans l'enceinte de l'abbaye les enfants de familles nobiliaires peu fortunées pour assurer leur éducation dans la tradition bénédictine. Puis le collège connaît un essor important en marquant son époque par l'adoption de méthodes pédagogiques novatrices. L'enseignement du latin ou du grec devient facultatif pour donner la primeur aux matières modernes que sont alors l'histoire, la géographie, les mathématiques ou encore les langues étrangères. Les moines instaurent le principe du tutorat des plus jeunes par les plus âgés, le programme d'enseignement est établi à la carte, en fonction des aptitudes des élèves et de leur future carrière… L'Abbaye-école de Sorèze accède peu à peu à une renommée internationale en Italie, en Allemagne, en Espagne jusque dans les colonies du royaume.

Dom Victor de Fougeras dans la lumière
Au 18ème siècle, l'école s'ouvre à tous les courants de pensée, baignée par les diverses influences des philosophes des Lumières. Sous la houlette de Dom Victor de Fougeras, l'Abbaye-école est rapidement reconnue pour son exemplarité et obtient quelques galons supplémentaires : à partir de 1776, elle devient Ecole Royale Militaire. Le Comte de Saint-Germain, dont c'est l'initiative, a le dessein d'éloigner les futurs cadets des distractions parisiennes et entend les faire bénéficier de la meilleure éducation. L'Ecole Royale Militaire ferme donc ses portes à Paris, et à Sorèze, comme à Auxerre, Brienne, Pont à Mousson sont envoyées les jeunes recrues de meilleures familles nobiliaires de France. L'Abbaye-école de Sorèze, qui bénéficie de sa position dans le Midi, va accueillir 90 à 120 boursiers du Roi. Certains d'entre eux auront un destin national, ce qui vaudra à l'institution de ne pas se faire couper la tête à la Révolution. Pendant cette période troublée, Claude-François de Payan (1766 - 1794), proche de Robespierre guillotiné le même jour que lui, protégera l'établissement par fidélité à l'enseignement reçu. Ce traitement privilégié vaudra à Sorèze de garder certains de ses moines même défroqués ainsi que son règlement militaire. En 1795, l'école est cependant mise en vente et c'est son directeur, François Ferlus qui rachète les bâtiments et poursuit l'enseignement qui devient privé.

Cour des Rouges
La cour des Rouges - 1895/1896 - Crédit photo : Abbaye-école de Sorèze

« Foi et liberté »
Coups du sort ou coups de cœur, l'imposant édifice va une nouvelle fois devoir son salut à la foi d'hommes épris de connaissances et de liberté. L'abbé Gratacap, ancien proviseur du collège royal de Toulouse y sacrifie notamment une partie de sa fortune personnelle sans parvenir à enrayer la baisse constante d'effectifs. Il faudra attendre le Père Lacordaire dont on a récemment célébré l'anniversaire de la mort pour écrire une nouvelle page de l'histoire de l'abbaye et faire perdurer durablement sa vocation d'enseignement. Ce jeune avocat devenu journaliste se fait finalement ordonner prêtre et décide de restaurer l'ordre dominicain au pied des contreforts de la Montagne Noire. Son credo « Foi et liberté » le guidera jusqu'à Sorèze alors qu'il cherche un lieu pour former la jeunesse de son pays. C'est lui qui créera les quatre sections d'enseignement encore bien connues aujourd'hui : les verts désignant les plus jeunes, les jaunes, les bleus puis les rouges, le rouge que l'on retrouve sur les collets des uniformes d'apparat des élèves les plus âgés. La vision novatrice et réformiste du Père Lacordaire s'exprime dans ces quelques mots qui résonnent encore dans l'imposant édifice "Sorèze, dans la vaste ordonnance de sa discipline…, n'est ni un cloître voué à l'enseignement exclusif du latin, ni une caserne dédiée aux sciences physiques… ni une académie d'agrément propre à former de jeunes héritiers aux plaisirs des salons : c'est une école où la Religion, les Lettres, les Sciences, les Arts - Religioni, Scientiis, Artibus et Armis -, c'est-à-dire le divin, le réel, le beau et l'aimable, se partagent les heures d'un jeune homme et se disputent son cœur, afin de jeter en lui les fondements si difficiles et si complexes d'une vie d'homme". Reconnu pour sa verve, il donnera des Conférences en la Cathédrale Notre-Dame-de-Paris, et comptera parmi ses amis et admirateurs de nombreux hommes de lettres : Hugo, Montherlant, Lamartine… C'est grâce au soutien de certains d'entre eux que Le Père Lacordaire entre à l'Académie Française où il prend le siège de Tocqueville avant de s'éteindre le 20 novembre 1861. L'Abbaye-école telle qu'instituée par lui va perdurer jusqu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Puis, dans les années 50, l'établissement devient sous contrat avec l'Etat, les dominicains en assureront la direction jusqu'en 1978.

« Messieurs [...] vous allez rentrer dans le monde, soyez-y des hommes. Sachez vouloir et vouloir fièrement [...]. Si vous le faites, vous serez de grands citoyens." Propos du Père Lacordaire rapportés par son adjoint le Père Chocarne.
"Messieurs [...] vous allez rentrer dans le monde, soyez-y des hommes. Sachez vouloir et vouloir fièrement [...].
Si vous le faites, vous serez de grands citoyens."
Propos du Père Lacordaire rapportés par son adjoint le Père Chocarne.
?Crédit photo : Donatien Rousseau

Dès la création de l’école, les élèves de l’Abbaye-école portent un uniforme pour éviter toute distinction entre élèves boursiers et élèves issus de familles     plus fortunées.
Dès la création de l'école, les élèves de l'Abbaye-école portent un uniforme pour éviter toute distinction
entre élèves boursiers et élèves issus de familles plus fortunées. Crédit photo : Abbaye-école de Sorèze.

L'Abbaye dans la pierre : quelques espaces emblématiques
La Cour des Rouges - Du nom de la couleur des collets portés par les élèves de Première et Terminale, la Cour des Rouges est l'espace réservé aux élèves les plus âgés. En guise de graffitis de l'époque, ses murs et piliers sont sculptés de centaines de noms d'anciens élèves soucieux de laisser trace de leur passage. Si tous ont acheté les quelques centimètres de pierre destinés à recevoir leur nom, seuls les plus fortunés ont également fait appel à un graveur professionnel en s'autorisant des effets plus ou moins sophistiqués.
La Salle des Illustres ou Salle des Bustes - Elle est inaugurée par le Père Lacordaire en 1857. Tous les élèves s'y retrouvaient traditionnellement pour célébrer les fêtes ponctuant l'année scolaire. Elle comprend 48 bustes des pensionnaires les plus illustres de l'école.
La Peyrouse, Caffarelli, Lacordaire, Déodat de Séverac, Barral de Baret, Mistler… voici quelques-uns des 48 bustes trônant fièrement dans la Salle des Illustres. Un ancien aumônier de l’école disait vouloir en faire “Le Panthéon des gloires de Sorèze”.
La Peyrouse, Caffarelli, Lacordaire, Déodat de Séverac,
Barral de Baret, Mistler… voici quelques-uns des 48 bustes
trônant fièrement dans la Salle des Illustres.
Un ancien aumônier de l'école disait vouloir en faire
"Le Panthéon des gloires de Sorèze".
Crédit photo : Donatien Rousseau
Les militaires y côtoient les compositeurs, les ecclésiastiques, les hommes d'état et autres académiciens témoins de l'excellence de l'Abbaye-école de Sorèze.
La chapelle des élèves - Sobre et intimiste, elle a été construite au 19e siècle.
Le Parc - Il fut témoin de la place que les pédagogues accordaient à l'exercice physique dans l'éducation des jeunes élèves. Son bassin de natation et ses agrès sont encore visibles.

Ils ont étudié à l'Abbaye-école de Sorèze
Quelques anciens élèves de l'Abbaye-Ecole originaires du Lauragais se sont illustrés dans diverses fonctions politiques ou artistiques, voici quelques uns d'entre eux :
* Pierre Azaïs (1766-1845) - Le philosophe a développé une doctrine fondée sur la science et publié une cinquantaine d'ouvrages.
* Elisa Lemonnier (1805-1865) - Cette Sorézienne crée à Paris en 1862 les premières écoles professionnelles pour femmes.
* Auguste Terson de Paleville (1814-1895) - Dessinateur, lithographe et peintre, il fut le directeur du journal « L'Indépendant du Tarn » et défendit des idées sociales d'avant-garde.
* Déodat de Séverac (1872–1921) - Le compositeur né à Saint Félix Lauragais composera notamment une dizaine de pièces pour orgue.
* Jean Mistler (1897-1988) - Romancier, essayiste, historien de la littérature, critique musical et homme politique, Jean Mistler, né à Sorèze, fut Ministre des PTT, du Commerce puis Président de la commission des Affaires Etrangères à l'Assemblée de 1936 à 1940, avant de devenir immortel en 1966.

… Et d'aujourd'hui

Les collectivités locales de concert
Dès 1988, les bâtiments et le parc sont classés au titre des Monuments Historiques. La vétusté de l'édifice ne permet pourtant plus d'assurer la sécurité des élèves, l'établissement qui accueillit jusqu'à 450 élèves est donc contraint de fermer définitivement ses portes en 1991. Il appartient alors à Albert Mamy et ses partenaires de donner de nouvelles ambitions à l'Abbaye-école, en premier lieu pour assurer sa sauvegarde et sa restauration. La Région Midi-Pyrénées, le Département du Tarn et la Ville de Sorèze agissent dès lors de concert au travers d'un Syndicat Mixte présidé par Thierry Carcenac, Président du Conseil Général du Tarn. Cette cheville ouvrière se fixe pour objectif de mettre en place des activités complémentaires et compatibles avec l'exploitation muséographique des lieux. L'Abbaye-école doit transmettre l'héritage de ses 13 siècles d'histoire, faire vivre la mémoire de sa vocation éducative et culturelle tout en se tournant vers l'avenir et vers de nouveaux publics. Conçue comme un site polymorphe, elle se nourrit à nouveau de diverses influences, et se transforme au fil des ans en un véritable pôle culturel. Avec ses 150 000 visiteurs annuels, le site joue la carte de la multi-activités sans que son intégrité n'en soit jamais remise en cause, ni son histoire trahie. Au terme de près de 20 ans de réflexion, d'investissements et d'aménagements, l'Abbaye-école de Sorèze peut compter sur un nouveau souffle qui la portera, une fois n'est pas coutume, au-delà des frontières du Lauragais.

Tourisme, Culture et Formation
A la création du Syndicat Mixte, l'urgence fut de réaliser la mise hors d'eau de l'ouvrage à travers la réfection de l'ensemble des toitures de la vieille Abbaye. Si la création d'un parcours muséographique allait de soi, la nécessité de dessiner les contours d'un centre culturel de plus grande envergure s'est rapidement imposée. Pour assurer la conservation à moyen terme de l'édifice, trois axes prioritaires de développement ont été pris par la Ville de Sorèze et ses partenaires. Site à vocation touristique, l'Abbaye-Ecole devait d'abord être capable d'accueillir un public de touristes d'agrément attirés par l'histoire d'un site prestigieux. La fourniture de prestations accessoires telles que la restauration et l'hôtellerie faciliterait quant à elle la venue d'une nouvelle catégorie de visiteurs sensibles aux prestations de très bon standing : la clientèle d'affaires. En concevant des prestations à destination de ces deux cibles, il s'agit de favoriser une fréquentation tout au long de l'année et d'optimiser le remplissage des 73 lits disponibles sur le site. Au plan culturel maintenant, l'offre s'est considérablement élargie au fil des ans. Le parcours muséographique nous conduit à découvrir les principaux espaces témoins de l'histoire du site alors que la musique règne en maître dans ce cadre qui se prête aussi bien aux rendez-vous intimistes qu'à la venue d'orchestres symphoniques. Le programme culturel de l'Abbaye offre à tous les mélomanes des occasions uniques d'écouter des artistes de renom et certaines manifestations ont désormais bonne place dans l'agenda culturel national. C'est le cas du festival Musiques des Lumières qui fêtera son 10e anniversaire en juillet 2012. Son directeur artistique Joël Suhubiette, également à la tête du chœur de chambre Les Eléments compte à son actif plusieurs victoires de la musique. Il a su déceler le potentiel des différents espaces de l'Abbaye pour offrir sur un même site une manifestation à la programmation riche et diversifiée : opéra, oratorio, musique baroque, musique classique, jazz et musiques du monde … Au plan culturel toujours, l'Ab-baye propose chaque année plusieurs expositions temporaires de peinture ou de photographies mettant en avant les œuvres d'amateurs ou d'artistes confirmés. Les Lettres occupant toujours une place de choix dans le cœur de l'Abbaye et de ses mécènes, certains projets se développent également au-tour de prochaines manifestations littéraires. Pour l'heure, une Foire aux livres se tient immanquablement chaque premier dimanche du mois. Elle fête ses 10 ans en 2011. Grâce à son environnement exceptionnel et son parc de 6 hectares, l'Abbaye-école est également chaque année le siège de manifestations de plein air comme la Foire aux chevaux, la Journée du chien, le Concours International d'Art Floral... Afin d'ouvrir davantage le site, la Ville de Sorèze et ses partenaires ont enfin choisi d'y développer la formation en accueillant l'Université Pierre Fabre. Grâce à ses 32 salles de formation, l'Abbaye-école accueille en son sein les salariés du groupe pharmaceutique et plus ponctuellement les équipes d'autres fleurons de l'économie régionale.

Chaque été, les mélomanes se donnent rendez-vous sur le site de l’Abbaye-école de Sorèze pour assister aux concerts organisés dans le cadre du Festival de Musique des Lumières. La manifestation fêtera à l’été 2012 son 10e anniversaire.
Chaque été, les mélomanes se donnent rendez-vous sur le site de l'Abbaye-école de Sorèze
pour assister aux concerts organisés dans le cadre du Festival de Musique des Lumières.
La manifestation fêtera à l'été 2012 son 10e anniversaire. Crédit photo : Abbaye-école de Sorèze

2010-2011 : cap sur des projets d'aménagement structurants
Pour attirer de nouveaux publics, l'Abbaye-école a fait l'objet, ces deux dernières années, de travaux de rénovation d'envergure : la rénovation des façades de la célèbre Cour des Rouges, la création d'une salle polyvalente dans l'ancienne Abbatiale, la création d'un centre de remise en forme dans l'ancien gymnase, la ré-habilitation de la Cour des Bleus pour l'accueil de manifestations locales de plein air. L'Abbatiale qui propose désormais 320 places assises bénéficie d'une acoustique exceptionnelle, c'est une salle de choix pour faire résonner les notes des grands interprètes accueillis dans le cadre du festival Musiques des Lumières ; elle se prête également à des manifestations culturelles de plus petite envergure ainsi qu'à des rassemblements publics comme privés.

Sorèze : un bassin d'activité économique et culturel en mouvement
On ne peut distinguer l'Abbaye-école de la Ville de Sorèze, leurs destins sont liés à jamais. L'en-semble constitue un pôle d'attractivité situé à un emplacement stratégique, dans le triangle Albi-Toulouse-Carcassonne. Au plan culturel, l'offre de l'Abbaye trouve un complément naturel dans les curiosités de la cité notamment le Musée du Verre, dont quelques verreries, donations d'Yves Blaquière, ont été récemment classées. Grâce à l'Office de Tourisme Intercommunal "Aux Sources du Canal du Midi" (Sorèze, Revel et Saint-Felix Lauragais) présidé par Albert Mamy, on sait que 85% des visiteurs sont français et issus pour majorité de Midi-Pyrénées, d'Aquitaine et d'Ile-de-France. Le territoire intercommunal est également prisé d'une clientèle étrangère majoritairement composée de britanniques et d'espagnols. Fortes de la labellisation de leur territoire "Grand Site Midi-Pyrénées", les trois communes ont créé un pass permettant de visiter leurs principaux sites culturels : l'Abbaye-école et le Clocher St Martin de Sorèze, le Musée et Jardins du Canal du Midi à St-Ferréol, le Musée du bois et de la marqueterie et le Beffroi de Revel. La Ville de Sorèze bénéficie également du label Famille Plus garantissant des prestations sur mesure aux familles visitant les sites touristiques labellisés. C'est aussi la première commune en Midi-Pyrénées à se voir décerner un prix dans le cadre des Rubans du Patrimoine récompensant les initiatives locales en faveur de l'amélioration du cadre de vie. Sorèze est enfin reconnue "station classée de tourisme", un classement national obtenu pour la première fois au plan régional à l'issue de 2 ans de procédure sur la base de critères sélectifs et exigeants portant sur "la diversité des modes d'hébergements, la qualité de l'animation, les facilités de transports et d'accès ainsi que la qualité environnementale". Au plan économique, au-delà des 70 salariés mobilisés autour des diverses activités de l'Abbaye, la municipalité s'est investie dans le développement d'une zone d'activités spécialisée dans la filière bois employant au total près de 120 salariés. La Maison d'accueil Saint Vincent - Sainte Croix et le Foyer de vie Orival témoignent quant à eux de l'engagement social du territoire.

L’Abbatiale rénovée peut désormais accueillir jusqu’à 320 personnes assises dans le cadre de manifestations publiques ou privées. Sa rénovation fut au nombre des projets d’aménagement conduits à leur terme ses deux dernières années.
L'Abbatiale rénovée peut désormais accueillir jusqu'à 320 personnes assises dans le cadre
de manifestations publiques ou privées. Sa rénovation fut au nombre des projets d'aménagement
conduits à leur terme ses deux dernières années.
Crédit photo : Abbaye-école de Sorèze

L'Abbaye-école inscrite au Patrimoine Immatériel de l'Humanité ?
Le site qui accueille la Collection de tapisseries de Dom Robert, propriétés de l'Abbaye d'En Calcat classées par l'UNESCO au Patrimoine Immatériel de l'Humanité, a pour projet, en collaboration avec les collectivités locales partenaires, de consacrer un musée au tapissier. Le parcours muséographique devrait notamment occuper l'ancienne infirmerie de l'Abbaye. En voyant le jour, ce projet pourrait permettre à l'Abbaye-école de franchir une nouvelle étape de son histoire en bénéficiant de la protection de l'UNESCO. Avec 10 000 visiteurs supplémentaires en 2010, il y a fort à parier que l'exposition permanente des ouvrages de Dom Robert ne manquera pas d'avoir des répercussions positives sur la fréquentation du site et sa notoriété.

Dom Robert est un moine bénédictin disparu en 1997 et reconnu comme l’un des grands noms de la tapisserie. L’Abbaye-école de Sorèze, notamment en partenariat avec l’abbaye d’En Calcat,  envisagent de lui dédier un musée, un juste retour des choses puisque le piémont tarnais de la Montagne Noire fut l’une des sources d’inspiration de l’artiste.
Dom Robert est un moine bénédictin disparu en 1997 et reconnu comme l'un des grands noms de la tapisserie. L'Abbaye-école de Sorèze, notamment en partenariat avec l'abbaye d'En Calcat, envisagent de lui dédier un musée, un juste retour des choses puisque le piémont tarnais de la Montagne Noire fut l'une des sources d'inspiration de l'artiste. Crédit photo : Abbaye-école de Sorèze

Pour continuer de traverser les âges, l'Abbaye-école devra pérenniser ses diverses activités culturelles, touristiques et de formation, puis se tourner vers de nouvelles pistes tendant à attirer un public toujours plus nombreux. Si l'avenir immédiat est assuré par les divers partenaires publics et privés, qu'en sera-t-il dans quelques décennies ? Nul ne peut répondre à cette question mais on sait déjà où Sorèze ira puiser sa force : dans la mémoire vivante de son passé et sa tradition séculaire d'ouverture au monde.

Isabelle BAREGES

Information - Documentation :
Abbaye-Ecole de Sorèze - Sur les chemins de l'histoire et du savoir
Abbaye-Ecole de Sorèze - Pôle d'Excellence, un Espace pour le Meilleur
www.abbayeecoledesoreze.com - www.ville-soreze.fr
www.soreze.com (Association Sorézienne regroupant les anciens élèves de l'Abbaye-école de Sorèze)


Couleur Lauragais n°138 - Décembre 2011/Janvier 2012