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Couleur Lauragais : les journaux

Spécial Artisans

Les charpentiers et les maçons du Lauragais autrefois...

Autrefois ... depuis le temps où catholiques et huguenots, au XVIe siècle, s’affrontaient dans les guerres de religion jusqu’au seuil de la Révolution de 1789, charpentiers et maçons étaient indissociablement liés dans la construction des maisons : les murs en colombage donnaient le premier rôle au charpentier, les constructions en pierre ou en briques relevaient principalement du travail du maçon.
Sorèze, maison à colombages
Sorèze, maison à colombages

Les maisons du Lauragais
Que savons-nous de ce qu’étaient alors les maisons du Lauragais ?
On parlait de "bordes en peseil" et de "maisons en solier". Le "peseil", c’est le pisé, matériau qui ne permet que des constructions basses ; par extension, on en vint à appeler "borde en peseil" toute maison en rez-de-chaussée, fut-elle bâtie en pierre. Le "solier" évoque le soleil que recevaient les maisons à étage dès lors qu’elles étaient rares, ce qui était le cas au début du XVIe siècle. Plus tard, quand les rues, étroites, furent bordées de maisons à étages, bien souvent en encorbellement, le soleil n’éclaira plus que les plus hautes d’entre elles.
Les actes notariés (trésor où nous puisons nos informations) nous instruisent sur le prix des maisons et permettent des comparaisons qui surprennent. Dans la seconde moitié du XVIe siècle, au temps où Catherine de Médicis visitait son comté de Lauragais, à Castelnaudary, à Revel, le prix d’une maison sur quatre, et de quatre sur dix à Avignonet, n’excéda pas 25 livres. En 1581, une charrette ferrée coûta 27 livres ; une paire de boeufs valait alors quelques 80 livres.
Ces maisons que l’on devine au sol en terre battue, aux fenêtres sans vitrage et sans doute, pour la plupart d’entre elles, sans cheminée avaient quasiment disparu du paysage urbain à la fin du XVIIe siècle.

La Maison Sabatery, seigneur de Labécède en 1583
La Maison Sabatery, seigneur de Labécède en 1583


Les registres des notaires nous font découvrir les belles demeures qu’achetèrent, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les privilégiés de la fortune : bourgeois cossus, riches marchands, mais aussi quelques artisans (je pense aux boulangers de Castelnaudary). Ces demeures se détachaient orgueilleusement sur la grisaille environnante des modestes habitations de la majorité de la population.
Quelles que soient les bâtisses qu’ils étaient appelés à construire, maçons et charpentiers étaient, dans leur travail, tributaires des pourvoyeurs de matériaux : tuiliers, "trasseurs de pierre", scieurs de bois.

Les pourvoyeurs de matériaux
Les tuiliers
La plupart des tuileries (d’importance très inégale) que nous ont fait connaître les baux de location retenus par les notaires étaient situées près de Revel et de Sorèze.
Socialement les tuiliers étaient proches des travailleurs de la terre, métayers et maîtres valets. Comme eux, ils dépendaient du maître du sol, d’un sol d’où ils tiraient leur matière d’oeuvre. Le plus souvent le tuilier était aussi chaufournier, son activité allant de l’extraction de la pierre à sa réduction dans son four.

Liste des outils de couvreur
Liste des outils de couvreur
collection de scies
Collection de scies

J’ai relevé trente-sept contrats de mariage où le futur époux est qualifié de tuilier ou de chaufournier. Les dots qui y sont inscrites étaient ordinairement composées d’une somme d’argent ou de bien fonds et de meubles dotaux, les "dotalices". Elles représentaient les droits successoraux reconnus à la future épouse. Dans les contrats de mariage que j’ai étudiés ces sommes vont de 26 livres à 40 livres au XVIIe siècle et de 30 livres à 300 livres au XVIIIe siècle, avec une moyenne de 48 livres : cette fourchette largement ouverte témoigne de différences importantes de fortune des familles.
Les meubles dotaux étaient composés, en premier lieu, d’une literie : "couette et coussin" remplis de plumes dont le poids (couramment 20 kilos) surprend toujours, "couverte" dont la valeur est parfois indiquée (de 4 à 6 livres), draps de lit (les "linceuls"). Venait ensuite habituellement un meuble de rangement : caisse aux XVIe et XVIIe siècles, armoire au XVIIIe. Des vêtements figurent dans quelques unes de ces constitutions. Ils sont alors en raze, étoffe de laine commune. Le linge de table est rarement mentionné dans ces dots et il est alors peu important.

Outil du charpentier : la tarière
Outil du charpentier : la tarière

Les trasseurs de pierre
Il appartenait aux "trasseurs" d’extraire la pierre des carrières. Tout comme les tuiliers, ils se situaient en marge du monde des gens de métier. Les contrats de mariage qui nous sont parvenus font apparaître des situations de fortune contrastées.
L’inventaire des meubles de François Augé, "trasseur de pierre" de Dreuilhe, dressé après son décès, le 20 novembre 1695, est révélateur d’une grande pauvreté. François Augé avait vécu, avec sa femme, Isabeau Armengaud, dans une maison du faubourg de Dreuilhe composée de deux pièces : une consacrée à l’habitation, l’autre servant de fourre-tout. Le mobilier de la première chambre se limitait à un vieux châlit "à l’ancienne", appartenant à sa femme, qui supportait la literie : "couette et coussin", deux "vieilles couvertes, une verte, l’autre blanche, en lambeaux", quatre vieilles caisses sans clef dont trois étaient sans "couverte", une "maie petite avec sa couverte" et un "dressoir à tenir la vaisselle", une vaisselle qui n’est pas décrite et qu’on peut donc soupçonner être de terre. On notera l’absence de table et de sièges : la caisse qui avait conservé son dessus devait en tenir lieu. Il n’est pas non plus fait mention d’attirail pour une hypothétique cheminée, pas plus que d’ustensiles de cuisine : se réduisaient-ils à quelques oules de terre ? Point de luminaire en cuivre ou en étain dans ce logis. Des vêtements du défunt (un vieux "justecorps", un haut de chausses de toile, une paire de gamaches, deux vieilles paires de souliers, deux vieux chapeaux) avaient été remisés dans la seconde pièce.
François Augé avait laissé des outils sur des chantiers notamment chez Monsieur de Lagarrigue, à Saint-Julia, où l’on trouva deux "trasses de pierre" (pic pointu de carrier) et un pal.
Quelle était la rémunération du travail de cet homme ? L’éloignement des chantiers fait supposer qu’il était nourri et hébergé ; s’y ajoutait une modeste rétribution. Sa veuve déclara que « du travail de l’été, il avait eu cinq cartières avoine et cinq cartières palmoule [paumelle] ». Elle les avait vendues pour payer ce qu’elle avait emprunté pour vivre. Quelle misère !

Les scieurs de bois
Nombre de scieurs de bois étaient des travailleurs saisonniers venant d’Auvergne ou du Rouergue. Le testament de Guillaume Cairou nous éclaire sur les conditions de logement de ces hommes. Guillaume Cairou dicta son testament le 2 janvier 1682 au logis du "Tapis vert" où il était alité depuis quelques jours. Cette circonstance ne surprend pas. Lorsque la maladie frappait un voyageur, celui-ci n’était pas habituellement conduit à l’hôpital ; il recevait ses soins à l’auberge où il était descendu jusqu’à sa guérison ou son décès.

Gouge, maillet … outils de charpentier
Gouge, maillet … outils de charpentier


Par une procédure introduite devant le sénéchal de Lauragais en 1715, nous savons que ces travailleurs repartaient en groupe à pied, vers leur lieu d’origine. Le 19 avril de cette année 1715 (qui était le Jeudi Saint, est-il précisé) sur le chemin allant de Castelnaudary à Revel, "après avoir passé Peyrens", un conflit éclata entre un nommé Antoine Lou, natif du diocèse de Rodez, et son maître auquel il reprochait de ne lui avoir pas payé tout ce qu’il s’était engagé à lui donner. Le siècle était violent, les "injures réelles" suivaient le plus souvent les "injures verbales". Lou alla plus loin qu’à l’ordinaire : d’un coup de dague au coeur il frappa mortellement son maître. Il fut, le 6 mai suivant, condamné à la pendaison, peine que le parlement de Toulouse commua aux galères à perpétuité.
On n’apprenait pas les métiers de tuilier, de "trasseur de pierre", de scieur de bois par apprentissage. Quand un registre de notaire nous livre un "brevet d’apprentissage" de scieur de bois, il s’agit d’un contrat de travail déguisé.
Il en allait différemment avec les charpentiers et les maçons : avec ceux-ci nous pénétrons vraiment dans le monde des artisans.

Herminette et doloire pour façonner les planches courbes
Herminette et doloire pour façonner les planches courbes

L’accès au métier des charpentiers et des maçons : les "brevets d’apprentissage"
Le savoir-faire requis pour l’exercice d’un métier s’acquérait ordinairement par un apprentissage qui faisait l’objet d’un acte notarié. Les clauses de ces actes portent sur la durée de l’apprentissage, les prestations offertes à l’apprenti et ses obligations envers son maître.

Liste des outils du maçon
Liste des outils du maçon


Des engagements portant sur deux ou trois ans étaient courants chez les charpentiers et les maçons. Il était parfois convenu que l’apprenti pourrait s’absenter pendant quelques jours notamment pour vaquer, l’été, aux travaux des champs, à charge de rendre au maître, à la fin de l’apprentissage, le temps passé à ces autres occupations.
L’apprenti était généralement nourri, le plus souvent son linge était blanchi, mais il n’était hébergé "qu’en santé". S’il était malade, il devait aller se faire soigner ailleurs, le terme de l’apprentissage étant alors reculé d’une durée égale à celle de son absence. Dans la plupart des cas, une participation plus ou moins importante à sa "dépense de bouche" lui était demandée. A l’opposé une fourniture de vêtements pouvait s’ajouter à la gratuité de la nourriture. Ces différences sont indicatives, par-delà le rapport offre/demande de travail, de l’attractivité des métiers.
Si l’on s’aventure à un classement sur la base des données recueillies, c’est au bas du tableau, précédant les potiers de terre, que nous trouvons les bâtisseurs. Charpentiers et maçons confondus, une somme n’est inscrite que dans un tiers des contrats retenus par les notaires de Revel. C’est dans ces métiers, aussi bien à Castelnaudary qu’à Revel que nous trouvons le plus grand nombre de mentions de fourniture de vêtements. Ainsi, en 1571, Antoine Langoyron, maître charpentier de Castelnaudary, promettait à Arnauld Ajac douze pans de cordelat pour se faire faire des "marines" (sorte de pourpoint), deux paires de souliers dont une paire à double semelle et un bonnet. En 1672, Bernard Izarn, maître maçon de Revel, s’engageait à remettre à Guillaume Chazottes un "justecorps", des haut de chausses en drap de Labécède, une chemise, des bas, des souliers et un chapeau. Les maîtres du XVIIIe siècle se montrèrent moins généreux : en 1780, il n’est pas fait mention de fourniture de vêtements, mais seulement de rapiéçage de ceux de Jean-Pierre Perramon que Jacques Cruzel, maître charpentier de Revel, engageait pour une durée de quatre ans ; il lui demandait, en outre, une somme de 66 livres.
Les maîtres étaient souvent des artisans-paysans. Tel était Jean Monter, maître charpentier de Revel ; par acte du 26 décembre 1686, il s’obligeait à apprendre, pendant deux ans, son métier de charpentier à Paul Armaing, à le nourrir, à faire blanchir son linge et à lui acheter "à mi terme", un "justecorps cordelat doublé de toile", à charge pour l’apprenti de l’aider, six semaines par an, à labourer des terres et des vignes et "estivandier" (moissonner) lors de la récolte, "à la part que ledit Monter le prendra".

Le blason du Seigneur gravé au-dessus de sa porte (Labécède)
Le blason du Seigneur gravé au-dessus de sa porte (Labécède)

La rémunération du travail des charpentiers et des maçons
Maçons et charpentiers sont réunis dans les dispositions de l’arrêt du parlement de Toulouse du 9 mai 1724 qui réglementa leur rémunération. La journée de travail commençant à l’aube et ne s’achevant qu’au crépuscule, le parlement fixa à 18 sols par jour la rétribution des maîtres pour la période allant du 1er avril au 30 septembre et à 15 sols pour les premier et dernier trimestre. Pour les "femmes, filles, jeunes hommes" la rémunération de la journée de travail était plafonnée, par cet arrêt, à 7 sols "dans les six premiers mois" et à 5 sols "dans les autres six mois".
Que représentent ces chiffres ?
Sur le marché de Castelnaudary, durant la décennie 1721-1730, le prix du blé (que nous exprimerons ici en hectolitres) varia, en moyenne annuelle, entre 8,02 livres et 14,66 livres : c’est en 1724 que ce pic fut atteint. Au mois de mai le prix de la livre de pain approcha les deux sols ; elle atteignit ce niveau en juillet et s’y maintint jusqu’en octobre. Dix huit sols représentaient donc la valeur de neuf livres de pain.
En 1769, le procureur du roi s’adressant au bureau de police de Moissac soulignait qu’ "un travailleur de la terre le plus sobre consomme par jour, lorsqu’il est sur le coffre d’un maître" 4 livres de pain et 4 "ponchons" de vin (environ 2 litres). En 1724, en Lauragais, les vendanges ayant été bonnes, le prix du vin n’était pas très élevé : deux litres représentaient une somme de trois sous. Si au pain et au vin nous ajoutons 150 grammes de viande de porc, nous obtenons un coût de 12 sols pour la nourriture quotidienne d’un homme exerçant un travail pénible.
Lorsque le prix du blé était élevé, un maître maçon ou charpentier ne pouvait nourrir (frugalement) sa famille qu’avec l’apport du travail de sa femme et de ses enfants en âge de travailler. Les dépenses de son ménage ne se réduisaient pas à la nourriture. Certes ce n’est pas dans les années disetteuses que, dans ces familles, on achetait des vêtements, mais il fallait nécessairement se procurer du bois pour cuisiner et, pendant l’hiver, trouver un peu de chaleur auprès du foyer ; quand cet artisan n’était pas propriétaire de son logement il devait acquitter un loyer. Si la maladie survenait, la misère succédait à la gêne.
Le pouvoir d’achat des maçons et des charpentiers ne progressa pas significativement au cours du XVIIIe siècle : à Castelnaudary, en avril 1777, la journée de charpentier était payée 25 sols.

Les charpentiers et les maçons du Lau-ragais dans leur environnement domestique
Pour vous faire visiter des intérieurs de charpentiers et de maçons, je vous amènerai d’abord chez un maître charpentier, François Tuffeau qui habitait, à Castelnaudary, dans une maison de la rue Saint-Antoine où il décéda en 1675. Nous irons ensuite chez Jean Barrière, descendant d’une lignée de maîtres maçons de Castelnaudary, qui mourut, le 1er mars 1762, à l’âge de 72 ans.

La maison de François Tuffeau
La maison de François Tuffeau était une maison à deux étages. Le bas était réservé à son atelier de charpentier ; il y tenait ses outils : une scie, un rabot rond, un guillaume, une hache, un "cizel" en fer et une "escayre" en bois.
Les pièces d’habitation étaient au premier étage ; elles se limitaient à deux chambres. La première, de petites dimensions, n’avait d’autre mobilier qu’un vieux châlit en hêtre garni d’une bien médiocre et peu confortable literie. La famille vivait dans la chambre "sur le derrière de la maison". Cette pièce était munie d’une cheminée avec sa crémaillère, ses landiers et sa pelle de fer ; c’est près de l’âtre que l’on tenait une broche et un gril. Les repas étaient pris autour d’une table en noyer flanquée de son banc que complétaient trois vieilles chaises en hêtre. Un châlit en hêtre avec ses "couette et coussin" pesant 50 livres, une "couverte demi-usée", deux "linceuls" : un dans le lit, l’autre autour, une vieille caisse sans serrure et un petit et vieux "garde-robe" (armoire), celui-ci muni de serrure et de clef, achevaient de meubler cette chambre. La caisse contenait une vieille louche en fer, un petit chaudron pesant trois livres, une lampe en laiton, un vieux chandelier également en laiton et un "patoc de vieux papiers". C’est dans la "garde-robe" que François Tuffeau tenait ses vêtements : un manteau, un haut de chausses, un vieux pourpoint en drap, deux chemises, trois rabats, un chapeau et une paire de souliers. Ces vêtements étaient usés, mais c’était là chose ordinaire : on portait ses habits jusqu’à leur usure extrême.
Au "dehaut de la maison", on ne trouva qu’un vieux châlit en hêtre rempli de paille.

La maison de Jean Barrière
Les pièces de la maison de Jean Barrière étaient réparties sur trois niveaux : en bas, la cave ; en haut, le grenier ; entre les deux, une chambre et une cuisine. Nous les parcourrons, après le décès de Jean Barrière, en suivant
Me Bauzit, notaire de Castelnaudary, appelé par le fils aîné du défunt pour dresser l’inventaire des meubles et d’un tapissier, Jean-Loup Bonnet, désigné pour en faire la prisée.
Entrons dans la chambre. C’était une pièce de vastes dimensions où on avait pu loger deux lits, une armoire en hêtre "teinte en rouge", de 2m, 25 de haut sur 1m, 35 de large, deux petites armoires, un vaisselier dont il nous est dit qu’il était vieux et "d’aucun prix", une "table à pliant ovale bois de sapin", un "fauteuil ou chaise de commodité, bois de noyer, le dossier garni d’une toile, le siège tout brisé", quatre vieilles chaises en noyer ne valant pas plus que cinq sous chacune, un chauffoir d’osier et une "vieille maie à pétrir". C’est également dans cette pièce que Jean Barrière tenait ses outils : équerres de fer, marteaux, pic, truelles, "fiches de maçonnerie pour pousser le mortier à garnir les joints" et "battoirs pour éteindre la chaux et faire le mortier".
Dans la cuisine dont le plancher avait "croûlé", on ne trouva qu’une vieille armoire en sapin, une caisse "fort vieille" et un "moulin à passer la farine" hors d’usage. La cave ne contenait, ayant appartenu au défunt, qu’un "petit baricaut d’une demi-charge" et seize "bayards ou brancards". Dans le galetas, il ne fut trouvé qu’une "petite volière portative" et deux niveaux.
On ignore quels étaient, à la fin de sa vie, les moyens d’existence de Jean Barrière. Il connut la gêne : les avances en blé et en argent d’un montant de 55 livres que lui avaient consenties sa belle-soeur en témoignent. En garantie de ces prêts, il lui avait remis "pour sa sûreté", tout son cuivre (trois chaudrons, deux casseroles, une tourtière et une bassine) estimé à 48 livres et "cinq mesures d’étain assorties", valant 8 livres.

Charpentiers et maçons portaient leurs habits jusqu'à leur usure extrème
Charpentiers et maçons portaient leurs habits jusqu'à leur usure extrème

Ces intérieurs qui, de nos jours, seraient signe d’indigence, étaient ceux des gens de modeste condition, mais qui, à l’encontre de la foule des miséreux, étaient pourvus de ce qui était alors l’essentiel. Le superflu était réservé au petit nombre des privilégiés de la fortune : les charpentiers et les maçons du Lauragais n’en faisaient pas partie.

Henry RICALENS

Photos fournies par la Maison des Métiers et des Coutumes d'Antan (Labécède Lauragais)
Les planches de livre sont extraites de l'Encyclopédie Diderot de 1779 (Collection privée)
Photo de Sorèze (voir début article) : Couleur Média

Couleur Lauragais n°103 - Juin 2008