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Couleur Lauragais : les journaux

Nature en Lauragais

Les cèdres : patrimoine de notre région

Arbres robustes et imposants,
Arbres mutilés par le temps, le givre et les tempêtes,
Arbres fortement racinés et ancrés à nos terroirs,
Arbres décoratifs aux réactions surprenantes, désireux de dépasser les limites de l’âge....


Le cèdre du Liban dans toute la majesté de son
feuillage bleu-vert, dans nos jardins du Lauragais


Qu’ils soient de l’Atlas, de l’Himalaya ou du Liban, les cèdres sont très présents dans nos parcs anciens comme dans nos jardins modernes, sous leurs formes types et sous leurs variétés. Le cèdre appartient au genre CEDRUS. Il se décline en 4 espèces différenciées selon la provenance :

- Cedrus atlantica : cèdre de l’Atlas 30 m x 20 m
- Cedrus brevifolia : Cèdre de Chypre 15 m x 10 m
- Cedrus deodora : cèdre de l’Himalaya 25 m x 10 à 15 m
- Cedrus libani : cèdre du Liban 25 m x 20 m

Situation : à chaque espace son espèce

Selon la surface dont on dispose, on choisira des espèces différentes.
Dans notre Grand Lauragais, certains espaces, très vastes, permettront aux cèdres de l’Atlas et du Liban de s’épanouir dans toute leur majesté.
Dans les jardins de taille moyenne, de 1000 à 3500 m2, on préfèrera des formes étroites ou pyramidales (Cedrus Atlantica Pyramidalis), ou bien des formes rampantes (Cedrus deodora "Feeling blue" ou "Golden Horizon" ou Cedrus libani "Sargentii"), ou encore des formes en boule (Cedrus libani "Nana").
Si l’on ne dispose que d’un bassin, le cedrus deodora "Pendula" et le cedrus atlantica "Glauca pendula" prendront alors leur plein rayonnement, avec leurs rameaux retombants.
Les cèdres sont généralement d’un feuillage vert, bleu ou jaune-vert.
Le climat du Lauragais convient parfaitement à ces conifères. La plupart des espèces et variétés de cèdres sont d’ailleurs de plus en plus présentes dans nos espaces d’agrément, à l’exception de certaines zones trop sèches ou trop humides, qui tendent à faire chloroser les cèdres.

Une grande résistance

Les cèdres ont une grande capacité à résister à la sécheresses, au vent, au froid et aux à-coups météorologiques.
Ils peuvent produire de nouvelles pousses (repercements) sur des bois et rameaux très âgés ; ainsi des zones faibles ou dégarnies peuvent se reformer et se restructurer rapidement.
La plupart des espèces et variétés s’adaptent rapidement, même sur des sols maigres, caillouteux ou argileux.

Une plantation réussie

Le succès de l’implantation dépendra des soins apportés à cette opération. Dans notre région, il est conseillé de planter de fin mars à fin mai.
Comme pour tous les conifères, il est préférable de prendre des plantes en conteneur. Même si l’on peut présenter ces végétaux en motte grillagée, les contre-coups de leur transplantation et de leur manipulation sont souvent fatals à la reprise.

Il est indispensable de bien préparer le sol, afin d’obtenir une croissance optimale des racines et des ramifications aériennes, ainsi qu’un développement maximal de tout le système racinaire.
Dans un trou de 1 m3 minimum, on mélangera des gravats et des cailloux (40% à 50% du volume total) puis des matières organiques (terreaux décomposés et amendements). On réalisera un solide tuteurage, simple ou double, avec une très bonne attache réglable. Enfin, on installera une protection contre les lapins et autres rongeurs.

Une croissance régulière

L’implantation rapide de l’arbre dès les premiers mois permettra au cèdre de résister à son premier été sec et à son premier hiver froid et humide.
La croissance des cèdres types les premières années est conditionnée par la préparation de la plantation et par les soins, notamment en eau, apportés tout au long de la saison.
En moyenne, le cèdre croît de 50 à 60 cm par an, et davantage sur l’axe central (la flèche).

Un entretien facile

L’entretien annuel consistera à arroser périodiquement chaque arbre nouvellement planté, et à protéger le sol au cours des étés avec des restes de tontes, qui sont rapidement dégradés.
Les cèdres supportent bien la taille, à condition de respecter quelques règles de base : tailler à la bonne époque, utiliser du matériel désinfecté et ne pas tailler plus de 10 à 15% du volume total de l’arbre.

Les ennemis du cèdre

Les ennemis du cèdre sont encore peu nombreux, mais les modifications des conditions climatiques et leurs conséquences sur les sols risquent à l’avenir de changer la donne. On dénombre 3 ennemis principaux :

- La chenille processionnaire du pin, qui aujourd’hui ne consomme des aiguilles de cèdre que lorsqu’elle est en surnombre, pourrait subir une mutation. Elle tendrait alors à se nourrir des aiguilles de cèdre de façon habituelle.

- Le puceron noir des rameaux s’attaque à des sujets déjà affaiblis par la dégradation des sols, conséquence des changements climatiques. A cause de ce parasite, de plus en plus de jeunes rameaux se déssèchent et perdent leurs aiguilles en mai-juin.

- Lors des étés 2003 et 2005, très secs, les arbres ont été atteints de pourridiés de type "armillaire" (maladie causée par un champignon parasite, l’armillaria mellea). Ce parasite est d’autant plus dangereux qu’on ne le voit pas immédiatement ; il s’attaque d’abord à l’intérieur de l’arbre.

Il existe des traitements phytosanitaires contre ces parasites ; ce sont des traitements chimiques, pour lesquels il est préférable de prendre l’avis d’un spécialiste.

 



Le cèdre de l’Atlas est de forme pyramidale,
adapté aux jardins de taille moyenne.



"comportement de croissance du cèdre de l’Atlas" : La tige des cèdres est généralement simple, mais si la flèche est détruite, il peut
s’en reformer plusieurs un peu plus bas.



On assiste parfois à une soudure d’une ramification sur le tronc par contact ou compression : une branche courbée
finit par se souder.

Suite aux années de sècheresse on trouve
de plus en plus d’exsudats gommeux sur les
arbres : produit qui se trouve dans les tissus
par exsudation des liquides à travers
les parois vasculaires.



"plaie importante sur cèdre du Liban" : traditionnellement, on colmate les plaies des cèdres avec du ciment ; or cela crée un milieu favorable au développement des bactéries, nuisible à une reprise saine de l’arbre.

Déjà très présent dans notre région, le cèdre, s’il est bien entretenu et si l’espace qui lui est réservé est suffisant à son épanouissement, sera du plus bel effet dans nos jardins du Lauragais.

Alain BAERISWYL
Paysagiste/technicien arboricole

Crédits photos : Alain Baeriswyl
contact@couleur-lauragais.fr

Couleur Lauragais n°80 - Mars 2006