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Couleur Lauragais : les journaux

BALADE EN LAURAGAIS

La Grande Colline autrement
De village en village, de moulin en moulin
comme autrefois : En voiture !

La grande Colline c’est ce trait ondulé qui barre l’horizon, au sud, quand on voyage de Villefranche à Castelnaudary et au-delà. Le sillon de Naurouze apparaît, voué à la vitesse avec, en parallèle, la voie ferrée, l’autoroute, la nationale 113. Toutefois, compagne du canal anachronique, une petite route avenante vous attend : la D 218, lien naturel oublié entre cinq villages que nous allons découvrir non sans surprises.

Au départ la N 113, bien calme pour cause d’autoroute. Après Avignonet, obélisque en vue, avant la dernière esquisse de montée, à droite, petite route, la D 218, que nous ne quitterons plus. Traversons le canal, le Ségala et sa briqueterie, franchissons la voie ferrée, l’autoroute et prenons à gauche la direction Mas-Saintes-Puelles. On ne rentre pas dans le village. Passons au large de Villeneuve-La-Comptal, Fendeille, Mireval-Lauragais (nous les visiterons au retour). Attention ! Au carrefour avec la D 116, tourner à droite en direction de Laurac. A Laurac, montons légèrement à droite pour un parking confortable.

Laurac
Laurac, domaine de Laurus vétéran romain, ancienne capitale du Lauragais ? Il lui a donné son nom. Village perché, remarquable, construit en ovale (avec des restes de fortifications).
La rue principale monte dur. Passons les vestiges de la porte. Les mauvais esprits disent que la personnalité démolisseuse reconstruit le monument sur ses terres. Rumeur !
Quelque pas et prenons la ruelle à droite. Elle change capricieusement de direction et passe devant la Mairie. Montons encore à l’abri du chevet de l’église Saint Laurent, fortifiée avec son "mobilier" très riche. Remarquable !
Deux virages, atteignons le calvaire et le moulin en ruines, véritable demi-coquille d’œuf. Mais quelle vue ! Des moulins de la région, il est le seul parfaitement intégré au paysage. Passons sur le clocher massif. A droite,un escalier étroit nous conduit à la rue principale, dite du Pont ? Nous rejoignons la porte.
Remontons en voiture et prenons la D 316 qui monte en lacets, plein ouest. Attention : un petit col. devant nous une piste plonge dans la vallée. A droite, une hauteur nous invite pour nous donner une vue splendide sur Laurac que nous venons de quitter.
Arrivés au carrefour de la Pierre-Levée et de la stèle commémorative, prenons la D 15. Un petit col nous fait changer de vallée. A notre gauche les pentes des sources de l’Hers, quand il pleut ! Quatre kilomètres d’une vallée perdue puis carrefour avec la D 6 que nous prenons à droite. Montée à la crête (1 km 500) et dans un virage, à droite, sans indication une route très modeste la D 216. A 1 km, virage à angle droit ; on est à la Croix de Caux, passage antique de pistes dont on devine encore la trace.


Laurac

Mireval-Lauragais
Descendons vers Mireval, le bien nommé, qui est à mi-pente et évidemment "regarde la vallée". Ancien village fortifié (vestiges de murs et de fossés), rue nord/sud et belles portes aux extrémités. Eglise Saint Jean Baptiste , parfaitement remise en valeur. Beau portail. Le monument aux morts repose sur l’assise d’un moulin, hors murs. Le moulin contemporain est plus haut, à l’ouest. Rénové extérieurement mais privé, le moulin est plaisant.
L’arrêt souhaité se situe derrière l’église. Le lieu se prête à un bon pique-nique, au pied des voitures.
Il faut repartir, suivons le prolongement de la route d’arrivée. Un grand virage en 1 km nous conduit au carrefour avec la D 218 que nous connaissons. Prenons à gauche.
A 2,5 km, carrefour avec la D 6 ; encore à gauche. Dans le virage, le grand parc municipal nous attend. Le château et le très beau parc ont été municipalisés en 1988. Le château moderne abrite une école.


Mireval Lauragais : son église, ses portes

Fendeille
Fendeille, existence d’un château en 1208 (Pierre Roger de Mirepoix accorde une charte). Eglise du XIVème s. Troisième village de notre parcours et troisième moulin, sur la hauteur, en suivant une piste qui longe le parc au nord ouest (ruines). Laissons le moulin en paix sauf si nous voulons offrir à nos jambes un dénivelé de 60 mètres. Le cadre est particulièrement favorable à un arrêt pique-nique avec visite du village.


Fendeille

Repartons vers le carrefour que nous avons quitté précédemment. La D 218 nous conduit vers Villeneuve-La-Comptal. A 3,5 km carrefour, prenons à gauche la D 624 qui alimente l’autoroute à Castelnaudary ; quelques centaines de mètres et à gauche la "route-rue" du village. Passons le petit pont et à droite, rue qui passe devant la place des écoles. Continuons, à 100 mètres à gauche, petite place ombragée, derrière la salle des fêtes.

Villeneuve-La-Comptal
C’est le village le plus important de notre périple. Existence au IXème (villa nova de terra copulata). Seigneurie de Caraman puis en 1514 Baronnie de Jean de Bernuy. Centre de disputes entre le Comte de Foix et Simon de Montfort, puis pendant les guerres de religion. Oppidum du Roc, face au village et villa gallo-romaine (village fortifié perché remarquable), église imposante, tissu de ruelles. L’église est du XIVème, dédiée à Saint Pierre, remaniée particulièrement au XXème. Anciennes carrières à chaux.


Villeneuve-la-Comptal

Et puis, il y a le quatrième moulin de ce quatrième village. Partons de notre arrêt (auto). Balisage parfait, sentiers et pistes bien dessinés. On débouche sur la plateforme du moulin pimpant en ses habits neufs. Avec ses ailes étonnantes et tous les perfectionnements électroniques des mécanismes, c’est plus qu’une surprise. Le moulin programmé se met seul au vent, étend judicieusement ses ailes, fabrique de l’électricité …

Auteurs de cette réussite : les enseignants et élèves du Lycée Jean Durand, du lycée professionnel Andréossy, du lycée agricole, tous trois de Castelnaudary. Avec aussi le lycée de Carcassonne et le lycée international de Colomiers.

Le Mas-Saintes-Puelles
En route enfin pour le Mas-Saintes-Puelles : "ancienne ville forte détruite par Louis VIII pendant la guerre des albigeois. Le village devrait son nom aux Saintes Puelles. Deux jeunes filles trouvèrent refuge au Mas après avoir recueilli le corps de Saint Saturnin, martyrisé, pour le protéger de nouvelles profanations", nous dit le guide de l’art de la banque nationale de Paris. Vestiges d’enceinte et restes du donjon. Portail sud de l’église remarquable. Fronton de la porte d’entrée.
Nous utilisons toujours la D 218, arrêt dans le village. Au moment de pénétrer sous un passage couvert, prendre à gauche une rue montante qui devient petite route campagnarde. En 1,5 km, vous êtes au Relais à 326 m. Les vues, à la fois "ouvertes" et "fermées", vous laisseront juges. Redescendons sur deux places aux platanes disciplinés au prix de tailles savantes.
Et le moulin ? Ils sont deux. Un bon chemin, dès l’entrée du village nous y conduira agréablement.


Les moulins du Mas-Saintes-Puelles

Il ne nous reste plus qu’à revenir à Naurouze, point de départ de notre balade, les yeux encore emplis des charmes de ces villages pittoresques.

Pierre Fauré
Crédit photos : Couleur Média


Couleur Lauragais n°74 - Juillet/Août 2005