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Couleur Lauragais : les journaux

Nature

le Martinet noir
(Apus apus)

Il manquerait sans doute quelques chose à nos chaudes soirées de juillet et août, sans les bruyantes poursuites des Martinets noirs. En effet, dès leur retour de migration, ils prennent possession de l'espace aérien et manifestent leur présence à grand renfort de cris perçants, filant à toute allure, les uns derrière les autres, zigzagant entre les habitations avec une aisance des plus remarquable.

Le Martinet noir appartient à l'ordre des micropodiformes avec un aspect et des allures d'hirondelle. On le distingue de cette dernière par son plumage presque uniformément sombre, avec toutefois la gorge (ou menton) blanchâtre. Ses ailes sont longues, étroites, en forme de faux. Il a une queue courte et peu échancrée.

Cet oiseau a un vol très rapide, et selon les conditions atmosphériques on l'aperçoit à toutes altitudes. Il ne se pose qu’en période de nidification. Le reste de sa vie se passe dans les airs. Pour dormir les martinets se regroupent le soir, montent très haut dans le ciel, parfois à plus de 2000 m d’altitude, et dorment portés par les courants d’air.

Les premiers migrateurs apparaissent vers la mi-avril, rarement plus tôt, bien que des individus précoces et courageux soient parfois observés dès le début du mois. A la fin d'avril et au début de mai, le gros des effectifs nous a rejoint.

En période de nidification, le Martinet noir fréquente surtout les agglomérations (des grandes villes aux plus petits villages), pour peu que des édifices accueillants lui permettent de bâtir son nid. Celui-ci est installé dans un trou, une fissure, sous les toits et parfois dans une cavité d'un arbre. Il faut savoir que les Martinets noirs sont très fidèles à leur site de nidification et à leur partenaire (c'est à dire plusieurs années de suite).
L’accouplement se produit souvent en plein vol, ou bien dans le nid. Dans la deuxième ou troisième semaine de mai le plus souvent, la femelle pond 2 ou 3 œufs blancs très allongés. L'incubation dure une vingtaine de jours et les petits restent au nid pendant 6 semaines environ avant d'effectuer le grand vol.

Les Martinets nous quittent très tôt pour l'Afrique : quelques mouvements sont visibles dès le début du mois de juillet, s'amplifient lentement pour atteindre leur maximum fin août. Aux environs de la mi-août, l'immense majorité de ces oiseaux migrateurs ont presque quitté notre région. Parfois, selon les conditions climatiques, de petits groupes sont encore observés jusqu'au début de septembre.

José DA BENTA
Auzielle


Couleur Lauragais N°34 - Juillet - Août 2001