Nature et jardin

Des plantes "attachantes"…

En été, les promenades familiales dans la nature finissent souvent, pour les parents, par une séance de brossage effréné afin d’ôter les fruits de certaines herbacées qui sont restées accrochées au bas de leurs vêtements. Pendant ce temps, les gamins se font une joie de s’envoyer ces projectiles improvisés qui s’implantent parfois malencontreusement dans leurs tignasses drues.
Pour que ces plantes puissent essaimer à grande distance sans la complicité des oiseaux ou du vent, la nature a créé ce stratagème consistant à fixer leurs graines, munies de crochets, dans les poils des mammifères (lapins, chevreuils,...). Ceux-ci, en auxiliaires involontaires, contribuent à leur dissémination. C’est le cas de la Bardane, de l’Aigremoine, de la Benoite, du gratteron et de bien d’autres plantes qui emploient ce procédé appelé zoochorie... et que nous avons su adapter à nos besoins en inventant le velcro ou «scratch».

La plus grande de ces plantes possède bien d’autres atouts : il s’agit de la Bardane (il y a la grande = arctium majus et la petite = arctium minus), de la famille des Composées (Astéracées). C’est une herbacée des bords de chemins et des décombres, croissant sur sols argileux riches en nitrates. Ses feuilles velues, de grandes dimensions, sont arrondies. La racine, la tige (pelée) et les côtes des jeunes feuilles sont comestibles. La racine au goût d’Artichaut peut être consommée crue ou cuite. Torréfiée, elle a autrefois remplacé le café. Son arrache doit être pratiquée de l’automne au printemps. La Bardane, plante médicinale majeure, est un des remèdes populaires les plus employés : Sa racine fraîche est diurétique, dépurative (décoction), et elle permet d’abaisser le taux de sucre dans l’organisme (diabète). Elle se montre également utile aux rhumatisants et aux hépatiques.

En usage externe, les feuilles et la pulpe fraîche de ses racines permettent de traiter les maladies de peau ; les antibiotiques contenus dans la plante agissent sur les furoncles, les dartres et sur l’eczéma. Ses feuilles contiennent en fait un antibiotique proche de la pénicilline par son action. Leur pulpe neutralise les venins de serpents et d’insectes. Petite ou grande, la Bardane intéresse autant les petits que les grands !

Michel LITHA
Ramonville Saint Agne

Couleur Lauragais N°34 - Juillet - Août 2001