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Couleur Lauragais : les rubriques

Poèmes

Les métiers oubliés

Pour nous faire revivre quelques métiers d'antan
Il suffit d'évoquer ces vieux moulins à vent
Campés sur la colline toutes ailes tournant
ou bien les rustiques moulins à eau
qui puisaient leurs forces dans les ruisseaux
eau et vent combinés, c'est la nature qui les animait
Et leurs meules tournaient, sans se lasser sans jamais polluer
En écrasant le grain que l'on avait confié
Ensuite c'était le meunier, son cheval à la charrette attelé
qui allait de ferme en ferme pour leur livrer
le grain que son moulin avait finement broyé
On pouvait voir aussi ce rémouleur ambulant
allant de village en village en trainant
Derrière lui sa lourde meule et tout son bataclan
Aidé par son gros chien qui tirait sur son harnais
Certes sa meule était un peu voilée, mais grâce à son talent
Vos ciseaux, couteaux, rasoirs étaient bien affutés
Si bien que personne n'hésitait à les lui confier
Car en plus, au besoin, il savait même les réparer
Parfois, au centre du village, un étameur s'installait
Que toute sa panoplie de cuves, chaudrons ou godets
Les ménagères lui apportaient leurs couverts gris parfois un peu rouillés
Il les faisaient macérer dans un liquide jaunâtre qui bouillonnait
Et après les avoir trempés dans un chaudron où l'étain fondait
Il vous les rendait si luisants qu'on les croyait argentés
On pouvait voir aussi, assis au coin d'un pré
Un piqueur de faux qui tapait, tapait sans arrêt
Tapait sur la lame pour la faire couper
Mais le plus important c'était le maréchal-ferrant
A qui on amenait les chevaux pour les faire ferrer
Emplissant le village d'une âcre fumée
Emanant de la corne brûlée
Il était aussi forgeron à plein temps
Tirant sur le soufflet pour la flamme activer
Faisant rougir le fer pour le mieux travailler
Tapait sur son enclume et la faisait sonner
Façonnait le fer chaud tout en vous fabriquant
Les outils nécessaires dont vous aviez besoin
Quelquefois aussi, le village s'emplissait
de la bonne odeur qui du four s'échappait
Lorsque le boulanger en retirait le pain frais
Nos narines de plaisir en frémissaient
Parfois des colporteurs passaient et vous proposaient
Du fil, des aiguilles, de la dentelle, des rubans et des dés
Mais encore, des allumettes, des lunettes ou bien des pince-nez
Tout cela est passé, nous n'avions ni auto, ni télé
Les anciens vous diront que c'était le bon temps
N'ayez aucun regret, soyez même contents
Car sans vous en douter et depuis un moment
Nous y étions revenus… en rêvant

Bondouy Henri