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Couleur Lauragais : les rubriques

Poèmes

Le vent

De quel gouffre viens-tu, quelle force t’anime
Comment être impudent et timide à la fois
Subjuguer tout le monde par des effets de mine
Laissant croire aux passants ta stature de roi.

Caressant la très belle, endormie au buisson
Blanche, douce, fragile, beauté irréelle,
Agaçant une aïeule qui n’a plus d’horizon
Son vieux coeur alangui ne brille et n’étincelle.

T’exhibant sans pudeur dans un souffle rageur
Nous emprisonnant tous dans ta folle tourmente
Envoûtant et charmant le placide rêveur
En douces mélodies aux allures troublantes.

Tu es pour nous un mystère, débraillé, transparent
Né Messager des Dieux, apportant leurs paroles
Surgi de nulle part, orphelin et puissant
Ne seras-tu toujours qu’une éphémère idole?

Tu te pares de noms aux accents pittoresques
Nous faisant découvrir des paysages lointains
Tu traces dans le ciel de splendides arabesques
Au parcours chaotique, aux contours incertains.

Tu détruis nos plaisir dans tes crises de rage,
Tu sèmes la panique, institues la terreur
Tes moments de tendresse donnent de toi l’image
D’un grand-père tranquille dispensant le bonheur.

Ton souffle de Printemps purifie notre terre
Tu transportes les germes des récoltes à venir
Il nous faut oublier ton mauvais caractère
Et partir avec toi pour un bel avenir.

Ta présence est partout de l’Equateur aux pôles
Tu endosses ainsi nombre d’identités
Tu entraînes les gens en folles farandoles
Ils doivent se soumettre à ton autorité.

Je ne peux que t’aimer malgré ton caractère
Mais celui qui me grise est notre vent d’Autan
Il oppresse, me tend, sourit et régénère
Il reste le fantasque du Pays Occitan.

F. FORNS (Belpech 11)