Poèmes

Lauragais

Le Lauragais

Je suis du Lauragais et je suis fier de l’être.
C’est là qu’il y a longtemps, au Mas(1) qui m’a vu naître,
J’ai grandi, j’ai vécu au pays de Cocagne,
Dans ce milieu rural niché dans la campagne.

Le randonneur découvre les sites les plus beaux.
De Revel à Lanta, de Venerque à Fanjeaux,
La plus ancienne voie(2), en haut, sur les collines,
Parait-il, voie romaine ? mais aujourd’hui en ruine,
Domine le sillon. Elle offre au visiteur
Une vue imprenable, un horizon porteur
Sur les pitons neigeux des Pyrénées voisines,
Et sur le Lacaunais, plus sombre, qu’on devine.

Les moulins pasteliers ont certes disparu
Mais, dominant la plaine, bien exposés au vent,
Les moulins fariniers, décapités souvent,
Privés de capelado, de voiles, depuis longtemps,
Rappellent le passé. Et, quand des bras en croix,
Qui semblent protéger tous les gens de l’endroit,
Grâce à des nostalgiques, sont encore visibles,
Nul ne peut, je le crois, y rester insensible.

Le sillon lauragais a son canal royal
Aux chemins fréquentés tant à pied qu’à cheval.
Naurouze, Montferrand, le lac de la Ganguise,
Où chacun prend son temps, se détend à sa guise,
Accueillent à la saison des milliers de passants,
Friands de coins paisibles, d’ombrages reposants.

Petite entité chevauchant deux régions,
Plus trois départements formant son ossature,
Le Lauragais fringant faisant bonne figure,
Est fier de son passé et de ses ambitions.

Le sillon Lauragais, passage d’invasions,
A son sol abreuvé du sang de ses martyrs,
Tombés dans des combats quelquefois fraticides,
Victimes de ses guerres, guerres de religion.

Cette mini région a gardé l’art de vivre,
Elle a su, malgré tout, s’adapter et survivre.

Lauragais, notre terre, terre de nos ancêtres,
Terre qui nous prendra et qui nous a vu naître,
Apprend à tes enfants d’autres générations,
L’amour et le respect que tous, nous te devons.

Alfred Cazeneuve - Mas Saintes Puelles

(1) Mas Saintes Puelles
(2) Les collines du vent