Évasion dans le Revélois et le Sorèzois
Au Cœur du Pays Cathare
Au Cœur de l'Occitanie

Situées à la jonction entre la plaine aux « Mille Collines » (le Lauragais) et la Montagne Noire (le château d'eau qui permet de relier la Méditerranée à l'Océan Atlantique en alimentant le Canal du Midi), deux villes au passé prestigieux méritent une visite approfondie. Il s'agit de la ville de Sorèze et de celle de Revel.

On peut ainsi découvrir les maisons de grands peintres et artistes comme Georges Artémoff et André Lagarrigue, le couvent des Frères-prêcheurs ou Dominicains, la maison où Pierre-Paul Riquet a étudié et conçu l'alimentation du Canal du Midi, l'église Notre-Dame de style néo-byzantin, les « fabriques » de liqueur des Maisons Get - Raissac - Franc.
On peut aussi imaginer l'intense activité des artisans du Meuble qui fait de Revel la Capitale du Meuble d'Art ; une visite du Musée du Bois et de la Marqueterie permet, au travers de plusieurs salles d'exposition, de connaître l'artisanat d'art de la ville qui existe depuis la fin du XIXème siècle.
À l'Office de Tourisme situé sous la « Place Centrale » des visites guidées sont proposées pour découvrir le patrimoine de la région mais aussi pour accéder à la terrasse du Beffroi d'où l'on peut embrasser tout le paysage alentour.
Revel c'est aussi « une plage à la Montagne », avec un exceptionnel lac artificiel, Saint Ferréol, construit au XVIIème siècle par Pierre-Paul Riquet, avec de nombreuses activités : baignade, planche à voile, pêche, promenade dans le parc aux cascades et geyser d'eau
(« la gerbe ») et visite du Musée Riquet et de ses jardins.

1 >> On charbonne dans la montagne
Des charbonniers dans la Montagne Noire il y en a eu depuis très longtemps. Dans les bas fourneaux antiques puis médiévaux on utilisait le charbon de bois pour réduire le minerai de fer. Il a aussi servi pour le chauffage, les forges. En 1940, la firme du célèbre avionneur Dewoitine a fabriqué des milliers « de marmites » en fer pour fabriquer plus rapidement le charbon de bois destiné aux « gazogènes ». On peut en voir quelques exemplaires en bon état de conservation (voir la fiche à l'OT des Cammazes) dans la forêt du Plo de Nestor près du chemin pédestre.

2 >> Une chapelle perdue dans la vallée
Dans la petite vallée, en amont du hameau de la Montagnarié près de Dourgne, on découvre, à la fin du chemin carrossable, une petite chapelle dédiée à Notre-Dame de Fatima et s'élève sur l'emplacement d'une ancienne chapelle dédiée à St-Macaire qui fut détruite vers 1578 par les protestants de passage à Dourgne. À proximité une petite source était réputée guérir la cécité et bien d'autres choses. En remontant le cours d'eau, on arrive à une petite cascade (derrière la chapelle) et plus haut à une grotte d'où jaillit un ruisseau, le Baylou.

La ville de Sorèze
Créée au VIIIème siècle par Pépin le Bref (ou au IXème par Pépin 1er d'Aquitaine, les chartes de fondation étant imprécises), Sorèze a d'abord été une abbaye carolingienne bâtie sur « des sagnes » (zones marécageuses) au débouché de la vallée de la Mandre où coule encore le « Soricinus Rivulus » (le petit Sor, actuellement appelé l'Orival : « Lou Rival »).
Ce centre abbatial prestigieux a permis de créer autour de l'abbaye un village, dès le XIème siècle, par un phénomène de déperchement des communautés agricoles et pastorales de l'ancien castrum de Brunichellis (Berniquaut) qui a aussi été un oppidum gaulois, véritable place fortifiée où se concentraient les pouvoirs militaires, administratifs, religieux et économiques de la région. Berniquaut était un Verdun (Verdunum) !
Sorèze est aujourd'hui un véritable centre culturel avec son Musée Dom Robert (Musée de la Tapisserie) qui n'a rien à envier aux musées parisiens. Ce musée est exceptionnel à double titre ; par son important espace didactique et par les collections originales qu'il renferme. Créé dans l'ancienne École royale militaire, l'entité muséologique se trouve aussi dans un écrin de grande valeur. Un parcours muséologique évoquant le passé d'école militaire de cette abbaye est à visiter. La « Salle des Illustres » et bien d'autres espaces en font sa renommée.
Dans la ville, patrie de Jean Mistler, de Dom Devic et de bien d'autres personnalités, on peut découvrir des rues colorées, attrayantes, évoquant aussi le passé médiéval de la cité : la rue du Maquis, la rue Félix Lacointa, la rue Saint-Martin et la rue Azaïs agréablement fleurie et bien d'autres...

3 >> À Saint-Ferréol - le chemin de Riquet peu connu !
Après avoir vu le lac, la gerbe, les cascades, le Musée … et, si vous avez un peu de temps, un petit chemin vous permettra de longer, en aval de la digue, le ruisseau du Laudot sur sa rive gauche. Nul doute que ce chemin ancien, parfaitement bien tracé, permettait aux « lieutenants de Riquet » de contrôler l'évacuation des eaux du Lac et le bon état du drain du Laudot. On peut faire une petite boucle en revenant vers les haras de la Pouticario et rejoindre Saint-Ferréol.

4 >> Une source exceptionnelle à Durfort
On dit que son eau est très bonne et guérit de nombreuses maladies … Nombreuses sont les personnes qui viennent remplir leurs bonbonnes d'eau … On dit aussi qu'à proximité, un noyer, lors des guerres de religion, a vu pendre un des consuls catholique. Depuis cette exaction commise par les Huguenots, le peuple superstitieux assure que l'arbre ayant servi à l'exécution porta longtemps des noix moitié blanches, moitié rouges.

5 >> Une chapelle complètement perdue ?
Sur le rebord du plateau d'Arfons, les vestiges d'une vieille chapelle préromane datant de l'an 1000 (une des plus anciennes de la région) attestent qu'en cet endroit, semble-t-il désert, on pratiquait des offices et on y enterrait des morts (un cimetière se trouve à proximité). La chapelle est dénommée Saint-Jammes de Bezaucelles. Jammes en occitan c'est Jacques. Nul doute que ce lieu devait se situer sur une « annexe » du chemin de St-Jacques de Compostelle. À proximité, de nombreuses habitations portent le nom de Grange Haute, Grange Vieille, le Grangeou, Grange Neuve. Ces toponymes rappellent la présence des granges monastiques dont l'abbé de Sorèze devait être le « Seigneur ».
À quelques mètres de la chapelle, un énorme et très vieux hêtre de plus de 8 m de diamètre hante les lieux.Cet hêtre est multicentenaire. Il aurait la vertu de rendre féconds les couples à problème surtout lorsqu'on conçoit le bébé sous les branches ! Les femmes enceintes avaient aussi soin de frotter leur ventre contre le tronc qui apportait ainsi grande santé et chance aux futurs enfants.

6 >> Le plateau du Causse - l'antre de Polyphème
Si vous avez envie de rencontrer le cyclope Polyphème, alors essayez d'emprunter le nouveau chemin karstique qui vous permet, sur un balisage didactique de tout connaître du monde des profondeurs (grottes et gouffres). Le chemin vous amènera sur un lieu empreint de magie ; on se croirait dans la jungle amazonienne ou … à l'entrée de l'antre de Polyphème. Si vous tendez l'oreille vers le grand gouffre, nul doute que vous entendrez ses grognements !

7 >> Une dalle rocheuse apotropaïque ! La Peiro Ficada
En prenant le chemin de crête qui mène de Jacournassy à Berniquaut, à quelques centaines de mètres avant le fameux site archéologique, on découvre à proximité du chemin balisé une barre rocheuse naturelle qui a été anthropisée par de nombreuses cupules creusées intentionnellement et dont la fonction reste un mystère. Plus de 100 cupules sont présentes sur la surface verticale de la dalle rocheuse. Était-ce une façon de détourner le « mauvais œil » ou de s'attirer les sympathies de quelque divinité ? L'interrogation est pour le moment sans réponse. Ce genre de monument est souvent associé au phénomène mégalithique du néolithique final (dolmen-menhir).