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Couleur Lauragais : les journaux

Balade en Lauragais Sud-Est

Il faut admirer le village de Laurac le Grand depuis les collines qui le dominent au sud, au Puy du Faucher (altitude 400 mètres). Cette ancienne capitale féodale du Lauragais a donné son nom au Lauraguès, c'est à dire la région autour de Laurac.

Elle présente un plan circulaire d'un castrum type avec des ruelles se lovant autour de l'église occupant le point le plus haut. C'est le plus beau castrum cathare du Lauragais. L'église est énorme par ses dimensions. Il s'agit d'un bâtiment prestigieux de la Reconquête catholique comme à Fanjeaux, Saint Félix ou Avignonet. Elle occupe vraisemblablement l'emplacement du château du XIIème siècle aujourd'hui disparu. Un très vieux mur, appelé "le mur de Blanche", garde le souvenir pathétique de Blanche de Laurac, seigneuresse du lieu et haute figure du catharisme lauragais.

Le Puy de Faucher, du haut de ses 400 mètres, domine le charmant petit village de Laurac-le-Grand où bat le cœur du Lauragais.

LAURAC
Laurac, berceau du Lauragais
Laurac, berceau du Lauragais - crédit photo : Couleur Média


La famille des Laurac est la plus puissante du Lauragais. Aux XIIème et XIIIème siècles, elle possédait pratiquement tout le Lauragais oriental.

Une autre figure célèbre, Bernard Oth de Niort, le dernier seigneur de Laurac qui résiste longuement à la Croisade depuis ses châteaux de Niort, au fond des forêts du Pays de Sault. En 1233, il construit de nouveaux murs d'enceinte et agrandit les fortifications. Le Lauragais est alors érigé en comté en 1478 et donné en échange à Bertrand de La Tour.

Une autre femme à connaître est Guiraude de Laurac, seigneuresse de Lavaur, torturée et suppliciée par les Croisés de Simon de Montfort (jetée vive dans un puits) en 1210 lors du siège de la ville et le plus grand bûcher de la Croisade : 400 victimes.

Laurac est le symbole émouvant des pillages et des massacres durant la Croisade contre les Cathares 1209-1229.
Catherine de Médicis devient comtesse du Lauragais. Après le XIVème siècle, la capitale du Lauragais se déplace vers Castelnaudary et Saint-Papoul qui ont plus d'influence.

Laurac recèle une porte, de vieilles pierres, de vieux murs qui témoignent d'un passé particulièrement brillant. Le village est inscrit à l'inventaire des sites pittoresques de l'Aude depuis le 26 avril 1946.

source : Jean Odol

Le Puy de Faucher, du haut de ses 400 mètres, domine le charmant petit village de Laurac-le-Grand où bat le cœur du Lauragais.
crédit photo : Couleur Média

CASTELNAUDARY

Castelnaudary est située entre Toulouse et Carcassonne en plein cœur du Lauragais dont elle était la capitale avant la création des départements en 1790. La commune est arrosée par le Fresquel, le Tréboul et le canal du Midi, non loin du seuil de Naurouze, lieu de partage des eaux de la mer Méditerranée et de l'océan Atlantique. Elle se trouve dans la plaine du Lauragais avec au nord les contreforts de la montagne Noire et au sud les collines de la Piège qui précèdent les contreforts des Pyrénées.

Le grand bassin de Castelnaudary
Le grand bassin de Castelnaudary - crédit photo : Couleur Média

Les 4 écluses Saint Roch par Paul Sibra : quatre sas d'écluses successifs permettant aux bateaux (de 30 mètres) de franchir un dénivelé de 9,50 mètres.
Les 4 écluses Saint Roch par Paul Sibra : quatre sas d'écluses successifs permettant aux bateaux (de 30 mètres) de franchir un dénivelé de 9,50 mètres.
crédit photo : Collection Martine Trinquelle

Le Grand Bassin
Sur la demande des habitants de la ville, Pierre-Paul Riquet, concepteur du canal du Midi (alors canal royal du Languedoc), et François Andréossy, géomètre expert, ont fait de Castelnaudary le cœur technologique de cet ouvrage, par la construction du Grand Bassin. C'est la seule étendue d'eau de cette dimension (7 hectares) entre Toulouse et Sète. Le point de vue sur la ville est admirable : d'un côté les écluses Saint-Roch sont une illustration de l'art et de la technique de l'ouvrage ; de l'autre, l'île de la Cybèle conçue, en ce pays de vent, comme brise-lames.
Le port et le grand bassin forment un ensemble superbe. Les dimensions (environ 300 mètres sur 400) favorisent l'installation de chantiers de construction de barques (y compris pour la mer), de radoub*, et des magasins. Castelnaudary reste l'un des plus importants chantiers jusqu'au milieu du XIXème siècle, avant même Toulouse.
A chaque extrémité du grand bassin on trouve des ponts qui, avec les écluses, sont les ouvrages le plus répandus sur le canal. Construits pour remédier à l'interruption des voies de communication d'une part, et permettre l'accès aux terres riveraines d'autre part, les premiers ponts sont presque tous édifiés en bois. Ils seront remplacés progressivement par des ponts en maçonnerie.
Le grand bassin reste encore de nos jours un lieu privilégié. Après avoir connu une grande activité, il est devenu un lieu de détente, avec ses attractions (joutes ou feux d'artifice...), et constitue la promenade favorite des chauriens.
Aujourd'hui le canal n'est plus sillonné que par des bateaux de plaisance, dont certains font escale au port de Castelnaudary.

Le Cassoulet
Au cours du siège de Castelnaudary pendant la guerre de 100 ans (1337 - 1453), fut cuisiné le premier "estofat" aux fèves.
Réunissant toutes les réserves disponibles, les cuisiniers et cuisinières de cet ancien temps préparèrent un plat unique composé de fèves et de viandes diverses pour redonner force aux valeureux défenseurs de la cité.
La recette du cassoulet de Castelnaudary était née. Après ce plantureux repas fort bien arrosé, les Chauriens se précipitèrent sur l'armée anglaise, qui prise de panique, leva le siège et ne s'arrêta, selon la légende, qu'aux rives de la Manche. Les haricots, ramenés d'Amérique par Christophe Colomb, ont remplacés les fèves à partir du XVIème siècle.
En 1999, la première fête est organisée baptisée Fête du Haricot. En 2000, la Grande Confrérie du Cassoulet, le syndicat des producteurs de Cassoulet, les agricultrices de la FDSEA initent l'idée de la Fête de Cassoulet. Ils seront alors rejoints par le COQ, le ROC, l'association Lou Biros Mani-bellos (pour la promotion du matériel ancien du Lauragais) et la ville de Castelnaudary. Tous ensemble, ils lancent la première Fête du Cassoulet durant 3 jours fin août...avec pour idée principale de faire connaître le haricot de Castelnaudary et son fameux Cassoulet. C'est chose faite puisque tous les ans cette fête attire de plus en plus d'amateurs.


Les Halles

Au cours des siècles, les halles ont toujours été le coeur de la cité, favorisant l'économie grâce aux échanges qui s'y effectuaient lors des foires et marchés. Simples ou monumentales, elles étaient construites de forme rectangulaire ou carrée, plus rarement ronde (comme à Auvillar) ou hexagonale (comme à Toulouse) comprenant un bâtiment principal et une pièce où l'on conservait les mesures à grain. La toiture était soutenue par une belle charpente, vrai chef d'oeuvre d'assemblage et d'équilibre.

La Halle de la place de Verdun (anciennement place aux herbes) faillit être démolie au cours des années mais fut restaurée en 1992 et 2005. Halle de plein vent elle était, halle de plein vent elle est demeurée.

La Halle de la place de la République (Halle aux Grains) datant de 1831 a été restaurée en 2006.

source : Françoise Bousquet
et Francis Falcou

Le mot cassole est typiquement occitan et vient de "cassolo" (du latin catinum, plat en terre creux et du grec Kyathion, écuelle, assiette en terre creuse et épaisse)
Le mot cassole est typiquement occitan et vient de "cassolo"
(du latin catinum, plat en terre creux et du grec Kyathion, écuelle,
assiette en terre creuse et épaisse) - crédit photo : Couleur Média

 

halle de plein vent place de verdun
La Halle de plein vent, place de Verdun

La Halle aux grains, place de la République
La Halle aux grains, place de la République


Située à la limite orientale du Lauragais, Bram s'est développée au carrefour de deux routes antiques : la voie d'Aquitaine entre Narbonne et Toulouse, et un axe nord-sud reliant la montagne noire à l'Ariège. Il fait partie de ces villages que l'on nomme des Circulades car bâtis en cercle autour d'une église ou d'un château fort.

Au XIème siècle s'établit une localité connue plus tard sous le nom de Brom, évolution phonétique d'Ebvromagvs, dont le plan circulaire autour de son lieu de culte s'étendra par anneaux successifs jusqu'au XIXème siècle. Cette refondation, vraisemblablement autour de l'édifice religieux, en fait un "village écclésial". Il s'agit de l'exemple le plus emblématique d'agglomération développée par rues concentriques pour tout le midi de la France : les villages circulaires ou "circulades".

Au bas Moyen-âge, le diamètre de l'agglomération atteint environ 195 m, soit une superficie de trois hectares. C'est à cette époque que le château primitif est probablement transféré au nord de l'église. Brom se dote alors d'une nouvelle enceinte tandis qu'à l'extérieur se développent les habitations du faubourg, attesté dès le début du XIVème siècle. Le fossé annulaire qui entoure les fortifications villageoises est alimenté en eau grâce à la dérivation du ruisseau de la Preuilhe.

Depuis 2012, un "chemin du Patrimoine" aménagé au coeur du centre historique permet de découvrir les principaux points d'intérêt du village : vestiges médiévaux, portes médiévales, haut relief en grès, bornes fontaines…

Eburomagus, Musée Archéologique, est né de la volonté de la ville de Bram de présenter à la population les témoignages de son passé et de son histoire, mais aussi de répondre au souhait de la communauté archéologique de diffuser ses travaux dans la région ainsi que ses résultats auprès du grand public.

sources : www.villedebram.fr www.eburomagus.com
Crédit photos : ©Ville de Bram

BRAM
La prestigieuse école de Sorèze fut installée au sein de l'ancienne abbaye royale Notre Dame de la Sagne.
L'emplacement de Bram, à la croisée des voies de circulation,
favorise l'établissement d'une activité commerciale comme en témoigne
la toponymie gauloise d'Ebvromagvs, qui signifie littéralement
"le marché de l'If" ou "le marché d'Eburos"

L'église Saints-Julien-et-Basilisse est classée au titre des monuments historiques en 1932. Elle comportait au 14° siècle, une nef principale de quatre travée avec deux chapelles latérales. Dans la première moitié du XVIII° siècle, l'église est agrandie par l'adjonction des bas-côtés, et voûtée d'ogives. Divers embellissements sont réalisés dans la deuxième moitié du siècle.

eglise de Bram

L'église Saints-Julien-et-Basilisse est classée au titre des monuments historiques en 1932. Elle comportait au 14° siècle, une nef principale de quatre travée avec deux chapelles latérales. Dans la première moitié du XVIII° siècle, l'église est agrandie par l'adjonction des bas-côtés, et voûtée d'ogives. Divers embellissements sont réalisés dans la deuxième moitié du siècle.

Sur la commune de Saint-Martin-Lalande et à 2 km environ, au nord, se trouve le domaine de Bassens. Le site est distant de 5 km de Castelnaudary, sur les bords d'un petit cours d'eau nommé "Le Trastet". Ce modeste sanctuaire est, depuis 2003, le site religieux le plus visité après l'abbaye de Saint Papoul. En 1698, cette église était en mauvais état puisqu'une ordonnance du Vicaire Général de Saint-Papoul en prescrit la démolition après qu'elle eût été profanée et interdite quelques années auparavant.

C'est en 1923 que M. l'Abbé Raucoule, aumônier de l'hôpital Saint Jacques de Castelnaudary, M. l'Abbé Esteve curé de Saint Martin Lalande et M. l'Abbé Cathala, encore séminariste, se donnèrent la tâche de rechercher et situer le champ de l'église où était jadis chapelle, monastère et cimetière.

SAINT MARTIN LALANDE
On trouve à Puylaurens de belles maisons à colombages
Le nouveau sanctuaire marial rétabli sur l'emplacement approximatif de la chapelle démolie en 1698 - ?Crédit photo : Collection A. Albigot

La Vierge noire de Notre Dame de Bassens à laquelle on prête de nombreuses grâces.
La Vierge noire de Notre Dame de Bassens
à laquelle on prête de nombreuses grâces.

La source de Bassens, à l'origine de l'implantation d'un prieuré dont il est fait mention dès le XIIème siècle, source souvent évoquée dans la tradition orale pour ses vertus curatives et les grâces de guérison obtenues, par ses eaux, de la maternelle intercession de l'Immaculée, a été retrouvée et canalisée grâce aux travaux de Messieurs Aimé Contier, Maurice Sabatte, Hubert Bastouil, Bernard Régnier et Henri Loupiac dès janvier 2001.

En 2001, l'abbé Oli-vier Escaffit de Saint-Martin Lalande rend visite à Hubert Bastouil, artisan ferronnier et lui indique que ce serait formidable de pouvoir créer une réplique de la Grotte de Lourdes à l'endroit du sanctuaire. Avec quel-ques amis, Hubert se met à l'ouvrage et utilise sa technique habituelle à base de grillage et de ciment. En 3 ans, grâce à l'implication d'une équipe de 10 bénévoles et à la générosité des donateurs, la grotte est reconstituée à l'identique. Chaque année, le Lundi de Pentecôte, près de 500 pèlerins se rendent à nouveau sur le lieu saint.

Trois ou quatre fois par an et surtout désormais le samedi de l'ascension, c'est le "peuple chrétien" qui assiège les lieux… pour venir voir la vierge noire de Bassens. Réaménagée depuis 2000 dans son "buste reliquaire" revêtu de nouvelles parures, l'antique statue, seul vestige sacré du sanctuaire primitif de Bassens, est conservée avec vénération dans sa chapelle à Bassens. Elle a été fixée dans un caisson capitonné que surmontent les têtes de la Mère et de l'Enfant qui, seulent apparaissent hors du beau manteau en drap d'or et qui recouvre l'ensemble. Il suffit de soulever la partie centrale de cet habit pour pouvoir contempler l'antique madone ainsi que quelques autres ex-voto anciens offerts par la reconnaissance.

Source : Albums souvenir du pèlerinage de Notre Dame de Bassens de 2001 à 2006

Couleur Lauragais n°174 - Juillet-Août 2015