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Thés et tisanes : petits plaisirs aux mille vertus

Dans une société où la recherche du bien-être rime de plus en plus souvent avec naturel, la consommation de thés et de tisanes connaît un succès grandissant. Que ce soit pour se réveiller, se détendre, faire une pause ou se soigner, cette saine habitude se révèle être un véritable plaisir au quotidien. De la route du Thé aux jardins de nos grands-mères, Couleur Lauragais vous invite à un voyage placé sous le signe de la détente…

          La quantité de théine d’une tasse de thé est  fonction de sa couleur. Un thé noir en contient plus qu’un thé vert ou qu’un thé blanc, quant au thé rouge, il en est exempt ! Le thé a pourtant une action plus douce que le café, en effet, plus il infuse, plus il en libère des tanins qui vont diminuer la quantité de théine tout en prolongeant l’effet dynamisant.
La quantité de théine d’une tasse de thé est fonction de sa couleur. Un thé noir en contient plus qu’un thé vert ou qu’un thé blanc, quant au thé rouge, il en est exempt ! Le thé a pourtant une action plus douce que le café, en effet, plus il infuse, plus il en libère des tanins qui vont diminuer la quantité de théine tout en prolongeant l’effet dynamisant.
©fotolia beboy


Du Japon en Turquie : le parcours de la feuille de thé
C’est la Compagnie des Indes qui introduisit le thé en Angleterre au 17ème siècle. Il y est vendu dans les traditionnels coffee-shop (bars à café) qui seront à l’origine de l’engouement des anglo-saxons pour cette plante originaire du Japon. En Asie, les feuilles de thé font l’objet d’une importante production depuis le 12ème siècle et font partie intégrante de la tradition zen. Pour ne plus dépendre des pays producteurs historiques avec qui l’Angleterre entretient des relations houleuses et répondre à une demande croissante, le pays va superviser la création de plantations de thé en Inde et sur l’île du Ceylan, l’actuel Sri Lanka. Depuis, la production du thé a largement dépassé ses frontières originelles, puisque la petite feuille est également produite en Amérique du Sud, dans certains pays d’Afrique Noire mais également en Tur-quie, en Iran ou encore au Viet-nam. Aujourd’hui, 25 000 tasses de thé seraient dégustées par seconde à travers le monde, le thé serait en effet la seconde boisson la plus consommée après l’eau.

« L’heure du thé » à travers le monde

Au Japon, le thé appartient à la tradition zen. Il est préparé individuellement et bu lors d’une cérémonie qui réunit cinq personnes maximum dans un endroit du jardin aménagé à cet effet. Pour les japonais, il s’agit d’un rituel de purification destiné à se rapprocher de la nature. Dans la culture occidentale, la dégustation du thé demeure associée à un moment de détente ou de partage, c’est en quelque sorte l’héritage de cette tradition.
Au Maghreb, c’est le chef de famille qui offre traditionnellement le thé vert à la menthe. Le thé y aurait été exporté au 19ème siècle par les anglais à la recherche de nouveaux débouchés. Très sucrée, la boisson est servie en prenant soin de lever très haut la théière au-dessus de petites verres. Cette tradition est un signe indéniable d’hospitalité à l’encontre de ses hôtes.
En Russie, le thé évoque forcément le traditionnel « samovar », cette théière russe consistant en une petite bouilloire équipée d’un foyer à braises. Adopté par la société russe de l’époque, le samovar est un personnage à part entière de la littérature russe du 19ème, on le retrouve dans nombre d’œuvres de Tolstoï, Tchekhov, Dostoïevski…
En Angleterre, le « Teatime » est une véritable institution qui s’est propagée de la riche société industrielle du 19ème siècle aux milieux populaires. Il s’accompagne pour les plus chanceux de pâtisseries anglaises de toutes sortes : scones, shortbread, muffins …
En France enfin, le thé est également entré dans les mœurs jusqu’à porter notre consommation moyenne par habitant à 250 grammes par an, soit une tasse tous les trois jours. Les salons de thé ont désormais le vent en poupe, on s’y retrouve pour faire une pause gourmande entre collègues, entre amis ou en famille. Ce nouvel art de vivre aux diverses influences est également ancré dans le quotidien des français. Du service à thé marocain à la porcelaine anglaise, en passant par la céramique japonaise, à chacun son style !

Le thé dans tous ses états
Noir, vert, rouge, blanc, bleu-vert, la couleur du thé n’est pas fonction de celle de la feuille mais fait référence au procédé de fermentation utilisé. Le thé noir est donc un thé fermenté généralement fort en théine. Le thé rouge contrairement à ce que son nom indique n’est pas issu de la fermentation de feuilles de théier mais de celles du rooibos, un arbuste sud-africain proche de l’acacia ne contenant par conséquent pas de théine. Le thé vert n’est pas fermenté. Le thé blanc est quant à lui produit à partir des bourgeons et des meilleures feuilles du thé, c’est un thé rare et très raffiné. Ces deux dernières catégories sont les thés les moins transformés, réputés pour avoir une plus haute teneur en polyphénols. Il existe bien d’autres catégories de thés comme le thé Oolong, une catégorie semi-fermentée qui se teinte en bleu-vert une fois infusée. Au sein des 3 000 variétés de thé actuellement sur le marché, on distingue également les thés fumés qui ont un goût si singulier ou les thés sombres qui, comme le vin, se bonifient avec le temps et que l’on trouve sous diverses formes compressées (boules, briques ..). Les thés peuvent également être aromatisés à base de fleurs séchées comme le jasmin ou la rose, d’essences de fruits comme la bergamote, le citron, l’orange…ou encore d’épices tels que le gingembre, la cannelle, la menthe, la muscade … Les thés aromatisés aux fruits sont généralement élaborés à partir de thés noirs ou verts.

En sachet ou en vrac, il existe aujourd’hui une diversité incroyable de thés et tisanes. Produits à l’étranger pour le thé ou en France pour les tisanes, ces boissons sont notamment recommandées pour leurs vertus anti-oxydantes et appréciées pour la détente qu’elles procurent à tout moment de la journée.
En sachet ou en vrac, il existe aujourd’hui une diversité incroyable de thés et tisanes. Produits à l’étranger pour le thé
ou en France pour les tisanes, ces boissons sont notamment recommandées pour leurs vertus anti-oxydantes et
appréciées pour la détente qu’elles procurent à tout moment de la journée. fotolia©matteo Natale

Le thé : bon pour la santé ?
Considéré comme un stimulant, le thé a une action bénéfique sur le cerveau et le système nerveux central grâce à sa teneur en théine et en tanins. Riche en polyphénols, il a également des propriétés anti-oxydantes importantes. En conséquence, la petite feuille devrait améliorer la résistance de l’organisme aux maladies, favoriser l’élimination des graisses et faciliter la digestion. En plus de tous ces bons points, le thé procure une agréable sensation de détente. Compte-tenu de tous ces bienfaits, les professionnels de la cosmétique multiplient les gammes à base de thé, le plus souvent vert. Ces gels douches, masques, et autres baumes corporels sont destinés à raffermir et à hydrater la peau.

Comment bien choisir son thé ?
Pour varier les plaisirs, rien de tel qu’une collection de thés où piocher selon ses envies et son humeur. Au petit-déjeuner, les thés noirs, plus forts en théine sont souvent privilégiés, le thé vert offre pourtant plus de douceur. Pour le goûter, les thés aromatisés se prêtent de toutes les gourmandises. Pour une pause détente ou en soirée, privilégiez les thés semi-fermentés ou le thé rouge exempt de théine. Ce dernier est également recommandé pour les enfants. Le thé évoque indubitablement de l’univers du vin en raison de la multitude de ses terroirs. Et dans ce contexte, le marché français offre de belles opportunités de découverte à condition de s’aventurer de temps en temps hors des sentiers battus…

En bref : les temps d’infusion

Thé noir : 3 à 5 mn
Thé vert : 2 à 3 mn
Thé Oolong : 5 à 7 mn
Thé blanc : 7 à 10 mn
Thé sombre : 3 à 5 mn
Thé rouge : 5 mn
Thé fumé : 5 mn

En solo ou à plusieurs : la parfaite panoplie de l’amateur de thé
Tous ceux qui dégustent leur thé en solitaire ont le choix entre plusieurs types d’équipements. A la traditionnelle tasse à thé, on peut préfèrer le mug, cette chope de haute taille avec anse, très utilisé Outre-manche qui permet de conserver la chaleur. A moins de déguster un thé en sachet, il est conseillé d’utiliser une boule à thé. Généralement en inox, elle consiste en un petit réservoir conique où l’on dépose le thé et se plonge directement dans la tasse le temps de l’infusion. Il existe également des combinés théière/tasse/soucoupe pour une personne, joliment désigné sous le nom de “théière égoïste”. Le principe est simple : la théière s’imbrique sur la tasse pour un équipement à la fois pratique et déco. Sa version contemporaine consiste en verre dans lequel on plonge directement un filtre en plastique contenant le thé. Pour un moment de plaisir à plusieurs, là encore tous les goûts sont de la nature. Il existe d’abord le traditionnel service à thé chinois composé d’une petite théière avec anse en rotin et de petits bols. Sa version japonaise est très proche, seuls les motifs de décoration changent. Pour une touche plus british, on préfèrera le service en porcelaine aux fleurs délicates avec tasses et soucoupes. Enfin, le service marocain en cuivre est indispensable à l’ambiance orientale. Finement ciselé et gravé à la main, il est composé d’une théière et de petits verres qui nous plongent tout droit au cœur d’un conte des Mille et une nuits. Plus rare et plus imposant, le samovar en chrome, en cuivre ou en bronze plongera les invités dans la Russie du 19ème siècle. Pour compléter la panoplie de l’amateur de thé, il convient de ne pas oublier le sucrier, un robuste plateau, un coffret en bois pour ranger ses sachets de thé ou des boîtes en métal pour conserver le thé en vrac dans des conditions optimales.

Tisanes et autres bienfaits des plantes
La pharmacopée traditionnelle qui répertorie toutes les plantes aux vertus médicinales continue d’être la base de la médecine traditionnelle chinoise. En Europe, au début du siècle, on soignait encore les petits maux du quotidien à l’aide de plantes ingérées sous forme de tisanes. Les aînés se souviennent de certaines d’entre elles : la tisane de thym contre la toux, de camomille en cas de maux de ventre, de tilleul pour faire descendre la fièvre … Aujourd’hui, en médecine générale, la plupart de nos médicaments sont fabriqués à partir de principes actifs tirés de divers végétaux. Et en phytothérapie, les tisanes demeurent les principales armes recommandées. Mais la consommation de tisane, associée ou pas à une fonction thérapeutique, demeure avant tout synonyme de détente et de bien-être. Valeur montante de notre société, le retour au naturel place tout simplement la consommation de cette boisson au cœur d’une vie plus saine.

Pour préparer une tisane dans les règles de l’art, il est conseillé de laisser infuser 5 minutes pour une préparation en sachet et 10 minutes pour des plantes en vrac. On conseille alors 20g de tisane pour 4 tasses. Attention, il s’agit d’une moyenne, il est donc fortement recommandé de respecter les indications préconisées sur le produit. Bon à savoir : excellentes à boire, les tisanes sont également utilisées par les plus accros en compresses, bains ou encore inhalations.
Pour préparer une tisane dans les règles de l’art, il est conseillé de laisser infuser 5 minutes pour une préparation en sachet et
10 minutes pour des plantes en vrac. On conseille alors 20g de tisane pour 4 tasses. Attention, il s’agit d’une moyenne, il est
donc fortement recommandé de respecter les indications préconisées sur le produit. Bon à savoir : excellentes à boire, les tisanes
sont également utilisées par les plus accros en compresses, bains ou encore inhalations. fotolia©corinne Matusiak

Le pouvoir des plantes
Trois modes de fabrication de boissons à base de plantes s’apparentent à la tisane. D’abord, la macération qui consiste à plonger la plante dans l’eau froide et à l’y laisser macérer un certain temps ; ensuite, l’infusion, qui revient à placer la plante dans de l’eau bouillante et la laisser infuser ; enfin, la décoction au cours de laquelle la plante est chauffée dans une eau qui sera par la suite filtrée. Quel que soit le mode de préparation, le procédé a pour but d’extraire les principes actifs de la plante. Si les plantes recèlent de nombreuses vertus, elles sont à manier avec beaucoup de précautions. Pour les tisanes en vrac, il convient de respecter les dosages journaliers recommandés quant au volume et la fréquence d’ingestion. Abuser d’une tisane diurétique pourrait par exemple entraîner un état de déshydratation et avoir des conséquences néfastes sur la santé. D’autres plantes comme le pavot ou la ciguë peuvent s’avérer très dangereuses et sont donc dosées par les professionnels avec beaucoup de précision. En général, il est peu recommandé de faire soit même ses mélanges, on ne badine pas avec la nature !

Repères - Les tisanes vertueuses
Chaque plante détient une fonction curative bien précise. Pour offrir plusieurs bénéfices, de nombreuses tisanes sont obtenues à partir du mélange de plusieurs plantes.
Tisanes aux vertus digestives : l’ortie, l’anis vert, l’aigremoine, le basilic, la badiane, la camomille, la menthe, le romarin, la sauge, la verveine, la ciboulette….
Tisanes aux vertus apaisantes : la valériane, l’aubépine, le tilleul, la fleur d’oranger, la mélisse, le coquelicot, la lavande, la passiflore, la verveine, le houblon….
Tisanes aux vertus diurétiques : l’arbousier, les queues de cerise, la reine-des-prés…
Tisanes aux vertus tonifiantes : l’églantier, le gingembre, le ginseng, la gentiane, l’olivier, l’oranger…
Tisanes aux vertus décongestionnantes : l’éphédra, l’oignon, le jasmin …

Tisanes en sachets ou en vrac : faut-il choisir ?
Comme le thé, la tisane s’achète en sachets ou en vrac. Le sachet est indéniablement très pratique à condition de ne pas afficher un dosage trop faible en extraits végétaux qui garantirait avant tout un bon placebo ! Le vrac nécessite quant à lui de connaître le bon dosage à utiliser. Dans les deux cas, il est important de privilégier les tisanes composées de vrais morceaux de feuilles, de racines, ou de fruits.

Les alternatives au sucre
Thés et tisanes nécessitent pour certains un peu de sucre. Pour peu que l’on soit accro, la consommation journalière peut en être considérablement augmentée. Pour y remédier, on peut opter pour des parfums de thé plus doux qui se passent volontiers d’apport sucré comme les thés aromatisés, à la vanille, aux fruits rouges ou à la pêche par exemple…Pour ceux qui ne peuvent vraiment pas s’en passer, il convient de limiter l’apport de sucre au maximum ou de le remplacer par le miel qui a un pouvoir sucrant largement supérieur et se consomme donc en plus petite quantité.

En Europe, le thé s’accompagne souvent de quelques  gourmandises lorsqu’il est dégusté à l’heure du goûter. Petits sablés, gâteaux venus d’Outre-Manche, le  traditionnel « Tea-time », comprenez « L’heure du thé », revient à la mode et les salons de thés à l’anglaise   rencontrent un véritable succès. Gourmandise assurée !
En Europe, le thé s’accompagne souvent de quelques gourmandises lorsqu’il est dégusté à l’heure du goûter.
Petits sablés, gâteaux venus d’Outre-Manche, le traditionnel "Tea-time", comprenez "L’heure du thé", revient à la mode
et les salons de thés à l’anglaise rencontrent un véritable succès. Gourmandise assurée ! - fotolia©marco Mayer

Thés et tisanes au naturel : les bons repères
Parce qu’ils sont directement issus de la nature, le Camelia Sinensis, nom savant du théier, et les plantes consommées en tisanes offrent un certain nombre de garanties gustatives et qualitatives. Pour aller plus loin, de nombreuses certifications ou démarches garantissent la qualité biologique des thés et tisanes. La démarche la plus connue reste le label Agriculture Biologique désormais bien identifié par les consommateurs grâce à son sigle vert “AB”. Les tisanes et thés sont soumis à peu de transformation. Parce qu’ils sont relativement bruts, il est bon de savoir via cette démarche, ou toute autre, que les plantes présentent un bon bilan sanitaire.
Le secteur des thés et tisanes est également fortement influencé par la tendance au commerce équitable. Les pays producteurs de thés sont souvent des pays où le travail est peu mécanisé comme en Inde, au Sri Lanka, en Indonésie ou encore au Kenya. Petit à petit, les pays importateurs ont mis en place des filières visant à garantir aux exploitants de meilleures conditions de travail et de rémunération. Différentes démarches organisent un commerce di-rect avec les coopératives des petits producteurs avec une prise en compte des coûts réels de production. L’objectif est d’améliorer les conditions de vie des producteurs et de leur famille. Au plan national, on retrouve également ce type de démarches sur le secteur des tisanes. A travers des partenariats de proximité, certains transformateurs s’engagent par exemple auprès des récoltants de plantes de cueillette (l’aubépine, la reine des prés, le frêne, le sureau...) afin de soutenir efficacement leur activité.

En ce mois de rentrée, il est plus important que jamais de prendre du temps pour soi ! Outre leurs bienfaits sur l’organisme, le thé ou la tisane sont de véritables rituels. Parce qu’ils nécessitent quelques minutes de préparation, et quelques minutes encore de dégustation, ils permettent avant tout de déconnecter du quotidien. Qu’on se le dise, cette année, la rentrée sera zen ou ne sera pas !

Isabelle Barèges


Couleur Lauragais n°125 - Septembre 2010