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Couleur Lauragais : les journaux

Reportage

Les études supérieures après un bac scientifique - Quelles voies pour les futurs bacheliers à la lumière des nouvelles normes européennes ?


L’Université de Paul Sabatier à Toulouse
Crédit photo : Couleur Média
Le premier trimestre de l’année civile est pour les élèves de terminales la période où ils doivent choisir une orientation pour leurs études ultérieures : certains choix doivent être faits assez rapidement, en avril par exemple s’ils veulent être candidats à certaines écoles d’ingénieurs.
De très nombreuses voies sont ouvertes et le choix peut être difficile. Il ne faut négliger aucune source d’information : présentations dans les lycées, conférences, salons de l’étudiant, journées portes-ouvertes, mais aussi les conseillers d’orientation, l’ONISEP, et sur Internet tous les sites des diverses formations.
Beaucoup de formations professionnelles courtes (en général 2 ans) sont proposées dans des établissements du 2nd degré, publics ou privés, telles que les sections de techniciens supérieurs qui préparent de nombreux BTS, et qu’il serait très long de passer en revue. Couleur Lauragais s’est intéressé aux formations scientifiques longues, du niveau Bac +5 (5 années d’études après le baccalauréat), proposées essentiellement par les universités et les écoles d’ingénieurs. Ces études ont récemment fait l’objet de réformes et de nombreux débats, voire de grèves, traduisant l’inquiétude des étudiants à l’occasion de leur adaptation aux nouvelles normes européennes 3-5-8 connues sous le nom de LMD.

Le LMD

Il s’agit d’une convention adoptée par 45 pays (déclaration initiale de Bologne en 1999) pour créer un "espace européen de l’enseignement supérieur", harmoniser les diplômes, faciliter leur lisibilité et leur validation dans les différents pays.
Le but est de permettre la mobilité de l’étudiant en validant les études qu’il a faites dans un pays pour qu’il puisse terminer ses études dans un autre ou exercer ensuite son métier dans n’importe quel pays d’Europe.
Cette validation a longtemps été difficile, un diplôme d’ingénieur français, par exemple, étant jusqu’ici difficilement reconnu en Espagne si les études ne sont pas rigoureusement identiques, même si leur niveau est équivalent …ou supérieur.
Il avait donc été décidé un découpage des études en 3 étapes :
- Niveau Bac +3 (3 années d’études après le bac français) correspondant au niveau anglo-saxon "bachelor" ou à la licence en France (L),
- Niveau Bac+5 correspondant au "master" soit, en France, au mastère ou au diplôme d’ingénieur (M),
- Niveau Bac +8 correspondant au "Phd" anglo-saxon ou à notre doctorat (D).

Quelles sont actuellement les voies ouvertes dans notre région à nos futurs bacheliers ?
Nous allons passer en revue les plus connues, sans avoir la prétention d’être complets.

1. L’Université Paul Sabatier à Toulouse (UPS)
On y entre sans aucune sélection.
Elle s’est adaptée aux normes européennes :

La Licence se prépare en 3 ans. L’université propose des formations dans 8 domaines :
- Mathématiques, informatique et applications
- Sciences de l’ingénieur
- Physique, chimie et applications
- Sciences de l’univers
- Organisme et biosphères
- Sciences de la vie et de la Santé
- Sciences et techniques des activités physiques et sportives
- Management des organismes et communication.

Le Master se prépare en 2 ans. L’université propose des formations dans 6 domaines :
- Sciences de la Modélisation, de l’Information et des Systèmes
- Sciences et Techniques de la Matière et de l’Energie
- Sciences de l’Univers
- Sciences de la vie et de la Santé
- Sciences Humaines et Sociales
- Gestion

Le Doctorat est une formation par la recherche qui se prépare en 3 ans en s’appuyant sur les laboratoires de recherche de l’UPS, 13 écoles doctorales et 9 pôles thématiques de recherche :
- La biologie et les biotechnologies
- L’informatique
- Le génie des systèmes
- La microélectronique, micro-ondes et optoélectronique
- La chimie fine et le génie des procédés
- Les matériaux
- Les sciences de l’univers et de l’environnement
- Les mathématiques
- La physique

L’Université Paul Sabatier possède aussi de nombreuses formations professionnelles : 16 Instituts Universitaires Professionnalisés (IUP) et l’IUT.
L’IUT (Institut Universitaire de Technologie) forme en deux ans dans ses 20 départements des techniciens supérieurs (diplôme DUT). Il fait partie de l’UPS mais l’admission se fait moyennant une sélection sur dossier. Le DUT peut se compléter par la préparation en un an d’une licence professionnelle qui amène donc au niveau Bac+3 (L).

A signaler également des Masters professionnels et la préparation aux divers concours de l’enseignement, ainsi que toutes les formations qui relèvent du domaine de la santé (formations médicales et paramédicales) qui sont rattachées à l’UPS.

2. Les Grandes Ecoles d’Ingénieurs

La plupart ont gardé leur structure traditionnelle : on y entre par concours au niveau Bac+2. Ce con-cours est préparé dans certains grands lycées au sein des "classes préparatoires aux grandes écoles" (CPGE) publiques ou privées (lycée Saliège) après acceptation par le chef d’établissement. Une section existe aussi à l’UPS.
Les écoles traditionnelles donnent donc un diplôme d’ingénieur au niveau Bac+5. Elles permettent souvent d’entreprendre ensuite un doctorat.
Parmi ces écoles figurent les 3 INP (Instituts Nationaux Polytechniques) de Toulouse, Grenoble et Nan-cy qui regroupent 19 écoles.
L’INP de Toulouse regroupe 4 écoles : ENSAT (école nationale supérieure d’agronomie), ENSEEIHT (école nationale supérieure d’électronique, d’électrotechnique, d’informatique et d’hydraulique de Toulouse), ENSIACET (école nationale supérieure des industries et arts chimiques et technologiques et ENIT (école nationale d’ingénieurs de Tarbes).
L’admission à ces écoles se fait par un concours commun, mais elles possèdent aussi un "cycle préparatoire polytechnique" de 2 ans où l’on peut être admis après le bac.

3. Les écoles d’ingénieurs en 5 ans

On peut y entrer directement après le bac par l’intermédiaire d’une sélection sur dossier ou concours sur titres, dossier et éventuellement entretien.
Elles comportent en général 2 ans de formation générale (premier cycle) et 3 ans de spécialisation.
C’est le cas des INSA (Instituts Nationaux des Sciences Appliquées) de Lyon, Rennes, Rouen et Strasbourg qui délivrent le diplôme d’ingénieur à Bac+5.
C’est le cas avec différentes modalités d’admission des ENI (écoles nationales d’ingénieurs) ou d’établissements privés comme l’ESAP (Ecole Supérieure d’agriculture de Purpan).

4. Une école adaptée au système 3-5-8 : l’INSA de Toulouse

L'INSA de Toulouse - Crédit photos : INSA


L’INSA de Toulouse est une des seules écoles (ou la seule ?) à avoir mis en place en 2002 un nouveau cursus pour s’adapter au système européen et pour répondre à l’évolution rapide des métiers.
Le cursus ne comporte plus qu’une seule année de formation générale commune, suivie de deux années de pré-orientation pour lesquelles l’élève choisit entre 4 domaines :
- Ingénierie de la constructions
- Ingénierie des matériaux, composants et systèmes
- Modélisation informatique, communication
- Ingénierie chimique, biochimique et environnementale.
Ces 3 années sont gérées par le département de Sciences et Technologies pour l’Ingénieur et amènent au niveau Bac+3.
Les 2 dernières années d’études s’effectuent dans les départements de spécialités pour étudier une des 9 spécialités offertes par l’INSA et amènent au diplôme d’ingénieur à Bac+5.


SCHÉMA DU NOUVEAU CURSUS DE L’INSA DE TOULOUSE

Source : INSA de TOULOUSE

L’admission en 1ère année s’effectue par concours sur dossier et entretien éventuel. Il est commun aux 5 INSA et s’effectue en 3 vagues :
- Une première vague A (1/3 de l’effectif) est admise en Mai sur dossier : notes de 1ère et terminale en mathématiques, physique chimie, français, anglais,
- Une deuxième vague B en Juin sur dossier et entretien
- La troisième vague C en juillet avec même dossier que la vague A, plus les notes du 3ème trimestre et celles du baccalauréat.
D’autres admissions sont possibles en 2ème, 3ème et 4ème années.
Les formations ouvertes aux bacheliers qui veulent faire des études supérieures scientifiques sont donc nombreuses et variées.
Nous avons essayé de les passer en revue, avec sans doute quelques oublis, en espérant aider ainsi les jeunes du Lauragais à faire leur choix et à s’intégrer dans "l’espace européen de l’enseignement supérieur".

Jean FAGET*

Avec la participation de deux enseignants du Lauragais :
Lucien ARIES, Professeur à l’UPS
Marie-Claude SCHMIDT, Directeur du département STPI de l’INSA de Toulouse

*Jean FAGET a été professeur d’Université et Directeur du département de 1er cycle de l’INSA de Toulouse

Pour compléter toutes ces informations, on pourra consulter les sites suivants :
www.education.gouv.fr - www.onisep.fr - www.ups-tlse.fr - www.cpp.inp.org - www.insa-toulouse.fr www.admission-postbac.org

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Couleur Lauragais n°79 - Février 2006