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Couleur Lauragais : les journaux

Nature et jardin

Soyons "fleur bleue"

De nombreuses plantes méditerranéennes trouvent dans le sud du Lauragais des conditions favorables à leur développement. Visibles en toute saison, il leur arrive de garder leurs fleurs jusqu’en hiver, celles-ci séchant sur pied. Certaines sont tombées dans l’oubli, d’autres sont encore très utilisées. A titre d’exemple, voyons trois plantes dont le seul point commun évident consiste à donner des fleurs bleues.

La catananche bleue ou cupidone (composées-astéracées)

Très répandue sur les coteaux, à Laurac par exemple, vous l’avez certainement rencontrée. Ses fleurs composées sont disposées en " languettes " bleues surmontant de petites feuilles en écailles. Les autres feuilles, linéaires, sont presque toutes à la base. Signe distinctif de la famille : le fruit porte une aigrette (voir pissenlit). Les pièces florales persistantes sont disposées en ardoises, argentées, elles servent à la confection de jolis bouquets secs
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L’aphyllanthe de Montpellier (liliacées)

Curieusement, elle est la seule plante qui porte le nom d’aphyllanthe. Elle pousse en bouquets drus rappelant les joncs. Chaque fleur semble sortir des feuilles qui remplacent les sépales et sont soudées à leur base. Autrefois, les enfants suçaient le nectar sucré de la fleur comme ils le font encore aujourd’hui avec le trèfle.
Autre usage oublié : les racines servaient à confectionner des " brosses à chiendent ".
La lavande aspic (lamiacées)

Ses fleurs sont disposées en épis bleu-violet. Diverses variétés sont cultivées pour la préparation d’huiles essentielles utilisées en parfumerie et en médecine.
Son nom vient du latin lavare qui signifie laver : les romains en mettaient dans leur bain et dans la lessive. Elle a également été employée dans la lutte contre les poux et leurs lentes. Aujourd’hui, les fleurs, enfermées dans des sachets de gaze, protègent le linge des armoires contre les insectes en les parfumant agréablement.
Pour la toilette, il est facile de préparer une eau de lavande en laissant macérer pendant un mois 60g de fleurs de lavande fraîches dans un litre d’alcool à 35°.
L’essence est utilisée par les peintres de la Renaissance en guise de diluant.
La médecine traditionnelle a fait de la lavande un tonique du système nerveux et un antispasmodique. Ces propriétés ont été vérifiées par la suite.

En usage interne, l’essence de lavande est un narcotique à faible dose, elle est excitante à dose toxique. Elle se révèle utile dans les cas de toux avec quintes, asthme, coqueluche, grippe, maux de gorge (infusion).
Elle est diurétique et stimule la sécrétion de la bile.
En usage externe : antiseptique bronchique (en inhalation).
Stimulant, décontractant dans les douleurs musculaires et articulaires, les tendinites. Il est possible de confectionner une huile de massage en mélangeant l’essence de lavande dans une bonne huile végétale (huile d’olive par exemple) dans la proportion de 5%.
Plante mellifère remarquable, la lavande fournit un miel de qualité supérieure.

Michel LITHA
Ramonville Saint Agne


Couleur Lauragais N°40 - mars 2002