


Gens d'ici
" Sabotier en Lauragais"Couleur Lauragais rencontre aujourd'hui un sabotier du Lauragais, aujourd'hui à la retraite. Votre journal vous fait revivre ce métier ancestral au travers de Louis Bennaval qui exerçait autrefois sur la commune de Caraman. Il ouvre son atelier aux lecteurs de Couleur Lauragais.
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| Travail à l'intérieur
              du sabot (crédit photo : J-M Faget) | 
La fabrication 
    d'une paire dure environ 2 heures. Louis joint le geste à la parole 
    pour nous montrer comment il la fabrique. Il choisit d'abord une bûche 
    de bois suffisamment grosse. Il commence par façonner à la hache 
    ce bloc massif en faisant sauter des copeaux pour modeler la forme. Il utilise 
    ensuite un parroir, sorte de grande lame qui sert à ciseler le bois 
    et à lui donner sa forme extérieure. Louis se rappelle que son 
    père lui disait : " une des règles du métier, pour 
    un bon sabotier, est de savoir façonner son sabot avec un maximum de 
    13 coups de parroir ". Louis vérifie régulièrement 
    avec un compas la largeur du sabot afin que les deux pièces d'une même 
    paire correspondent parfaitement. 
    
     Il 
    utilise ensuite successivement trois outils de taille et de forme différentes 
    (la cuillère, le butoir et la rouanne). Chacun a une fonction bien 
    particulière pour creuser l'intérieur du sabot. La moindre erreur 
    de manipulation, la moindre déviation du poignet et le sabot est inutilisable. 
    La taille est déterminée par la longueur intérieure. 
    Une pointure 41 correspond ainsi à un sabot de 27 cm intérieur 
    et un 42 à 28 cm.
Il 
    utilise ensuite successivement trois outils de taille et de forme différentes 
    (la cuillère, le butoir et la rouanne). Chacun a une fonction bien 
    particulière pour creuser l'intérieur du sabot. La moindre erreur 
    de manipulation, la moindre déviation du poignet et le sabot est inutilisable. 
    La taille est déterminée par la longueur intérieure. 
    Une pointure 41 correspond ainsi à un sabot de 27 cm intérieur 
    et un 42 à 28 cm. 
    
    Il faut ensuite 15 jours à 3 semaines pour que le bois sèche 
    et que le sabot prenne sa forme définitive. C'est une étape 
    délicate car le bois a souvent tendance à rétrécir 
    et peut perdre jusqu'à 1 cm en longueur ou en largeur. Il peut également 
    se fendiller durant la période de séchage. Il faut alors boucher 
    les fentes avec du mastic ou de la colle.
    
    La touche finale est donnée grâce à un petit outil qui 
    porte le joli nom de rainette. Elle sert à réaliser les gravures 
    qui vont constituer l'ornement du sabot. Le geste doit être très 
    précis pour que les décorations sur les deux éléments 
    soient assorties. Pour terminer, les sabots sont vernis.
    Reste à poser les accessoires ; notamment, la bride en cuir qui sert 
    à le tenir au pied. Sous le sabot, on place souvent un fer, un caoutchouc 
    ou des clous pour en prolonger l'usage.
    
    Le bout pointu, explique Louis, servait à curer le dessous lorsque 
    ceux-ci étaient tout crottés de boue, ce qui était fréquent 
    à la campagne par temps de pluie. Le sabot construit pour le pied masculin 
    est souvent plus fermé que celui de la femme et sa décoration 
    est plus sommaire.
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| Taille
            au parloir (crédit photo : J-M Faget) | 
Une
      paire de sabots pèse environ 2 kg. Les modèles sont souvent 
  
    différents en fonction de la région de fabrication mais aussi 
  
    du métier de son propriétaire. Ceux des vignerons par exemple 
  
    ont, sur le dessus, un large morceau de cuir qui enveloppe la cheville. Ils 
  
    se portent avec de la paille et des chaussettes de laine. Les sabots ariégeois 
  
    ont cette forme bien connue avec une pointe en bois qui remonte de plusieurs 
  
    dizaines de centimètres et qui se portaient le dimanche et les jours 
  
    de fête. 
      Contrairement à ce que l'on peut croire, un sabot est relativement 
  
    fragile. Une paire dure rarement plus de 3 à 4 mois et se casse souvent
    lors d'un choc un peu rude.
  
    
      Aujourd'hui, dans les jardins, les bottes en caoutchouc ont remplacé 
  
    les sabots. Mais, s'il vous prend l'envie de perpétuer la tradition, 
  
    mettez une paire des sabots pareils à ceux que façonne Louis 
  
    Bennaval au pied de votre sapin. Le père Noël y déposera 
  
    des cadeaux pendant la nuit du 24 décembre et vous aurez la joie de 
  
    les découvrir à votre réveil.
    JM. Faget - P. Rassat
  
Couleur Lauragais N°8 - Décembre 1998/Janvier 1999