accueil
Couleur Lauragais : les journaux

Nature en Lauragais

Le Grand Paon de Nuit

De son nom savant Saturnia pyri, le Grand Paon de nuit appartient à l’ordre des Lépidoptères, famille des Saturnii-dae. C’est le plus gros papillon d’Europe, issu d’une magnifique chenille vêtue d’une robe aux couleurs chatoyantes digne des meilleurs couturiers : un beau vert pomme constellé de points bleu turquoise. On trouve ces chenilles en été, et les papillons de mars à juin.
Bien que rare en France, vous aurez peut-être la chance d’en voir au cours d’une promenade dans le Lauragais.


Papillon jeune

Description
Adulte, le Grand Paon de nuit peut mesurer jusqu’à 15 cm d’envergure, si bien qu’on le prend parfois pour une chauve-souris. Son corps trapu et velu est brun roussâtre, ses grandes ailes brunes sont bordées de gris, ornées de motifs roses, avec en leur centre une tache ronde, évoquant un œil. Ces ocelles, semblables à celles de la queue du paon, ont donné son nom au Grand Paon de nuit. Elles effraient les prédateurs qui peuvent penser qu’il s’agit d’yeux de rapaces.
Les mâles ont des antennes beaucoup plus développées que la femelle, comme chez la plupart des papillons de nuit. Celles du Grand Paon de nuit ressemblent à des plumes ou à des peignes.


Le papillon adulte avec des grandes antennes caractéristiques du mâle


Fait remarquable : ce sont les réserves de graisse accumulées durant sa vie de chenille qui servent à alimenter la chrysalide et le papillon adulte, qui, dépourvu de trompe, ne se nourrit pas.

Répartition géographique
Le grand paon de nuit vit dans les bois clairs, les broussailles et les vergers de l’Europe méridionale et du Sud de l’Europe moyenne.

Reproduction
Chez beaucoup de papillons nocturnes, le "langage de la séduction" se traduit par des phéromones, substances volatiles sexuellement attractives diffusées par la femelle vierge pour attirer ses prétendants. Les mâles sont dotés de récepteurs olfactifs siégeant au niveau des antennes, qui comptent plusieurs milliers de cellules sensorielles ; ces dernières sont capables de détecter une seule molécule de phéromone femelle, jusqu’à plus de 5 km à la ronde.
L’émission de phéromones, et l’attractivité sexuelle, cessent avec l’accouplement.

La ponte
Alourdie par le poids de sa ponte, la femelle a du mal à voler. En mai-juin, elle dépose les œufs (200 en moyenne) par lots sur les branchettes, à proximité du cocon.
L’incubation est de l’ordre d’une quinzaine de jours.

La chenille
La chenille du Grand Paon de nuit est noire avec des tubercules rouge orangé. Au dernier stade, elle peut atteindre 12 centimètres de long, et arbore sa robe vert pomme aux tubercules bleu turquoise, portant une couronne d’épines disposées en étoile et de longs poils à l’extrémité spatulée. Lorsqu’elle est effrayée, elle darde ces fausses épines afin de paraître plus menaçante.
Elle se développe sur des arbres à feuilles caduques (frênes, peupliers, saules, pêchers, amandiers, pommiers, poiriers. etc.).

La métamorphose
La nymphose (période pendant laquelle la chenille se transforme en papillon) a lieu en août, dans un gros cocon que la chenille fabrique en sécrétant un fil de soie long de plus d’un kilomètre ! Tissé généralement à l’intersection de deux branches, il abrite la chrysalide en pleine transformation. Cet état nymphal dure fréquemment 2 à 3 ans. Le papillon émerge à partir de mars.


Le cocon tissé

Crédit photos : Couleur Média

Couleur Lauragais n°84 - Juillet/Août 2006